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48                    COUP-D'OEIL RÉTROSPECTIF.

 été sanctionné par les pouvoirs constitués, et qu'il est reconnu de la
 manière la plus formelle que la ville seule doit en profiter.
    A cette question de l'impôt des 55 centimes se joignit incidem-
 ment celle relative aux dépenses des chantiers nationaux. Ces chan-
 tiers, essais malheureux d'une plus malheureuse utopie, avaient coûté
des sommes considérables, sans donner d'autre produit qu'une pro-
 fonde démoralisation parmi les ouvriers qu'on y employait. Le tra-
 vail, loin d'y être honoré, y était au contraire déconsidéré et avili.
    La ville prétendait que la création de ces chantiers avait été une
 nécessité politique, un moyen imaginé pour procurer des ressources
honorables aux ouvriers, que le chômage forcé, né de la Révolution,
jettait sur le pavé sans moyen d'existence. Cette prétention était d'une
incontestable équité, d'abord parce que l'État seul avait eu l'initiative
et présidé à la création des chantiers nationaux qui n'avaient cessé
d'être sous sa direction et sa surveillance immédiate, puis, parce que
la plupart des travaux entrepris, loin d'être utiles à la ville, lui por-
taient au contraire un notable préjudice. Aussi, et dans la séance du
22 juin, le Conseil municipal, après avoir entendu le rapport de ses
Commissions réunies, des finances et des contentieux, prit-il une dé-
libération tendant au remboursement à la ville, par l'État, de toutes
les sommes payées pour les ateliers nationaux. Il fut même ajouté à
cette délibération un article 4 portant « que le droit de réclamation
ou de restitution, consacré par le vote du Conseil, s'appliquera aux
sommes que la ville a été et pourra être dans le cas de payer, comme
avances à l'État, depuis le 17 juin 1848.
    Le succès a couronné les efforts de l'administration, et l'État, après
de longs pourparlers, d'activés démarches, dans lesquelles la ville a
été puissamment secondée par l'autorité préfectorale, pour laquelle la
question n'était plus qu'une question d'équité, a reconnu comme par-
faitement fondées, les prétentions de la ville de Lyon. C'est ce qui
résulte de la lettre écrite par M. le Ministre de l'intérieur à M. le
Préfet du Rhône, et dont communication fut donnée au Conseil mu-
nicipal, dans sa séance du 19 février 1849. L'importance réelle de cette
solution qui embrasse, et l'impôt des 55 centimes, et la dépense des
ateliers nationaux, et enfin une partie des frais de subsistances pour
les ouvriers sans travail, se traduit par les chiffres suivants :
    Impôt des 55 centimes, produit présumé. . . .          1,000,000
    Chantiers nationaux                                      333,687 95
    Frais de subsistances pour les ouvriers sans travail. 1,085,693 19
    Ces chiffres sont officiels et résultent du budjet de 1848.