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CHRONIQUE POLITIQUE. 27 très-utilement la cause républicaine et faire entendre de très-bons conseils à ceux que l'ont élu. Nous n'appartenons pas à cette école qui ne voit de salut et de progrès politique pour la France que dans l'anéantissement d'un parti et dans la suppression de toutes les divergences. Si celte identification des esprits et ce silence absolu pouvaient exis- ter, ils ressembleraient à la mort beaucoup plus qu'à la vie. Nous ne voyons de pro- grès réel pour notre pays que dans l'amélioration, l'élévation morale de nos divers partis, car le progrès général d'une nation est dans le progrès individuel des mem- bres qui la composent. Où en serait l'Angleterre si les Torys avaient voulu extermi- ner les Whigs?si les Whigs, chaque fois qu'ils ont eu la majorité, avaient fait en- tendre cet aparté mélodramatique dont nos oreilles lyonuaises sont rebattues : Il est temps d'en finir avec nos adversaires ? Apres nous être occupés des électeurs de M. Jules Favre, rendons justice à ceux de M. Rivet. Ce candidat appartient au parti des républicains du lendemain. Nous ne parlons, bien entendu, que des hommes sincères, qui ne sont pas devenus républicains par faiblesse de cœur ou par ambition, mais cpii se sont ralliés hautement et publique- ment, par leursparolesetparleursactes à laConstitution, c'est-à -dire auseul ordre possi- e. Ce parti est utile à la France, disons-mieux, il est presque la France elle-même, " l ' é T " C O n S i d é r e r i o n s s a disparution de la scène politique comme le plus sinistre pi sage qui pût menacer notre pays. M. Rivet représentait donc d'une manière • es-nette cette nuance qui n'est pas fort à la mode à Lyon ; aussi nous devons ire que la bourgeoisie en l'adoptant nous a donné plus que nous n'attendions ' e u e . Nous avions peur qu'il n e fut j u g é c o u p a b i e de trop de républicanisme, et que la conformité de ses idées avec celles de M. Dufaure, l'appui qu'il a ^ onne a l'élection du général Cavaignac, son éloignement des mesures extrêmes, ne ui eussent valu la réprobation de ces électeurs malheureusement trop nombreux qui vont partout criant comme Harpagon : « Allons vite, des commissaires, des " archers, des prévôts, des juges, des gênes, des potences, des bourreaux. Je veux aire pendre tout le monde, et si je ne retrouve pas mon argent, je me pendrai « moi-même après. » Grâce à Dieu, nos craintes n'ont pas été réalisées, par convenance et par tactique, comme dit le Courrier de Lyon, ou par sympathie réelle, comme dit le Salut ubhc, la bourgeoisie a fait un choix intelligent; c'est de bon augure pour l'avenir. » ses préoccupations et ses craintes ne lui ont pas encore permis de juger le présent avec sang-froid, elle comprendra bientôt que son premier devoir, comme son piemier intérêt est de travailler sincèrement et résolument à la consolidation de a République ; que le concours de ses lumières et de sa bonne volonté est in- •spensable au succès de notre nouvel établissement politique ; que la nécessité de ce concours est précisément la mesure de l'influence qui lui est réservée sur les •flaires de son pays ; et que si elle avait eu plutôt confiance dans la République, e peuple, à son tour, aurait eu plus de confiance en elle-même. Que dirons-nous du parti légitimiste ? qu'il s'est à peu près dégagé des autres partis, dans les dernières élections, et qu'il a bien fait. On peut devoir quelques wiccès à des alliances équivoques ; mais ces succès ne donnent point la force, ils