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22 LE CHOLERA. midité et de l'encombrement réunis. Les progrès du choléra ont été brusquement bornés à Breslau, par l'initiative prise par la classe ri- che de soulager d'une manière notable le malaise des classes néces- siteuses. Nous n'en finirions pas si nous voulions entrer dans les détails que réclamerait la question pour être traitée d'une manière complète : nous répéterons seulement que si, dans quelques circonstances, le chojéra a paru se jouer de toutes les prévisions, on a aussi pu, le plus ordinairement, constater l'influence qu'exerce sur sa marche une hygiène publique et privée bien entendue. On ne connaît pas de préservatif du choléra. Une vie régulière et bien ordonnée est le meilleur bouclier que l'individu puisse opposer à ses coups. Il est une particularité de son histoire qu'il est impor- tant de faire connaître au plus grand nombre. Au fort de l'épidémie, la maladie peut débuter, dans quelques cas, d'une manière brusque, foudroyante ; mais ordinairement, son invasion est précédée de trou- bles divers dans les fonctions digestives, de coliques, de dévoiement, etc. L'expérience a démontré que, pendant la durée de ces phénomè- nes prodromiques, il était très souvent possible d'enrayer la maladie. S'il y avait jamais menace d'épidémie, nous ne saurions trop engager les malades à ne pas négliger ces petits accidents qui n'ont, en temps ordinaire, qu'une très-minime importance, mais qui, dans de sembla- bles circonstances, deviennent des faits capitaux. Quant aux substan- ces odoriférantes, désinfectantes que l'on a l'habitude d'employer, elles sont au moins très-inutiles. Leur abus peut, en viciant l'air d'un appartement, ou en fatiguant les organes, donner lieu à plus d'un in- convénient. Il n'y a qu'un ignoble mobile de cupidité qui puisse au- jourd'hui porter quelqu'un à les recommander. L'autorité a plus de précautions à prendre ; des conseils ont été formulés par des commissions compétentes, il serait inutile de les rappeler ici. Pour ce qui concerne notre ville, bien que tout per- mette d'espérer qu'elle sera encore préservée, on ne peut qu'applaudir à la mesure qui a prudemment ordonné le blanchiment d'un grand nombre de maisons : mais il faudrait la compléter. Dans presque tous les quartiers de la ville, chaque allée est un véritable cloaque, lais- sant dégager une odeur infecte. Quand il s'agit de la santé publique, il n'est ni ridicule ni puéril d'empêcher ce que, dans bon nombre d'au- tres localités, on ne passe qu'à la race canine. Depuis une vingtaine d'années, on a beaucoup fait pour l'assainis- sement de notre ville: il y aurait injustice à ne pas le reconnaître'