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20 LE CHOLERA.
île feu, que le choléra a pris naissance. — C'est ordinairement en
suivant la ligne des rivières, des grands cours d'eau, que le fléau
exerce ses ravages; or les vents ont plus de tendance à transporter les
miasmes en suivant cette voie. Le choléra s'avance quelquefois par
boncfc, revient brusquement aux lieux qu'il vient d'abandonner, tou-
tes choses qui s'expliquent par un changement dans la direction des
vents. Enfin, les symptômes du choléra ont une certaine analogie
avec ceux des autres maladies toxiques. Bien des faits peuvent s'ex-
pliquer, nous en convenons, en admettant l'hypothèse d'un empoison-
nement ; mais, il faut le dire aussi, il reste encore à démontrer l'exis-
tence du poison.
Quelques médecins ont admis gratuitement, nous le pensons, que
le choléra était produit par le développement de certains helminthes
dans nos organes. Cette hypothèse ne fait, du reste, que reculer la
question, car il resterait à dire sous l'influence de quelles causes se
développent les helminthes, si tant est qu'ils existent.
Dans certaines villes et au plus fort de l'épidémie, quelques obser-
vateurs ont été frappés de l'apparition de phénomènes singuliers : 1°
oscillations extraordinaires de l'aiguille de la boussole ; 2° diminution
remarquable de la force attractive des aimants ; 3° contractions spon-
tanées se produisant sur des cadavres cholériques ; 4° phénomènes
électriques se montrant en différents individus, etc., etc. Ces phéno-
mènes ayant cessé de se produire lorsque l'épidémie a disparu, il
n'en a pas fallu davantage pour attribuer la cause du choléra à des
perturbations profondes du magnétisme terrestre. Mais ces phénomè-
nes bizarres n'ont été observés que dans certaines localités, et grand
nombre de savants ont inutilement cherché à constater leur existence.
Ces perturbations du magnétisme terrestre ne se sont donc montrées
qu'accidentellement, et dans certains points du globe. On ne peut voir
dans ces anomalies qu'une coïncidence capable, au plus, de donner
dans les localités où elles ont été observées une impulsion plus grande
à la cause productrice du choléra.
Enfin, une autre théorie place la cause du choléra dans la com-
position intime du sol. Cette théorie repose sur ce fait, que les
épidémies sévissent, surtout, sur les populations qui habitent un
terrain de formation nouvelle ou d'alluvion, tandis qu'elles épar-
gnent celles qui habitent des terrains durs ou anciens. Si la cause
du choléra existait dans l'atmosphère , disent, les partisans de
cette doctrine, toutes les localités d'une même zone, seraient suc-
cessivement frappées. De ce qu'un village, entouré d'autres villages ra-