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l y LE CHOLÉRA. de ces deux villes, n'exercèrent pas la moindre influence sur la marche de l'épidémie. Berlin ne fut point épargné, bien qu'un triple cordon défendît les approches de la ville. A Dantzik, à Neidembourg, jamais ses ravages ne furent plus grands que pendant la durée des mesures quarantainaires. Toutes les contrées de l'Europe ont été, du reste, visitées par le choléra : par une heureuse exception, la Suisse seule a été épargnée. En France, 48 départements seulement ont été atteints. Ce sont surtout ceux de l'Est et d'une partie du Midi qui ont joui du privilège de l'innocuité : on sait que le département du Rhône est un de ceux qui ont eu cette heureuse fortune. Après avoir achevé son voyage autour du Monde, le choléra- resta quelque temps sans manifester son existence ; mais, en 1845, il sem- bla sortir de nouveau des rives marécageuses du Gange. Comme la première fois, il parcourt l'Asie du sud au nord ; comme la première fois, il envahit l'Europe par deux points à la fois, d'une part de l'est à l'ouest en passant de la Turquie d'Asie à la Turquie d'Europe et en balayant l'Egypte, de l'autre en remontant directement au Nord et en ravageant d'abord le littoral occidental de la mer Caspienne. Il a suivi la même route qu'en 1832, il a envahi les mêmes localités à des époques de l'année correspondantes , et tout, jusqu'ici, permet de pré- sumer qu'il fera les mêmes étapes qu'autrefois. L'origine, les causes, la nature du choléra sont jusqu'ici restées in- visibles et mystérieuses. Jusqu'à ce jour, la science ne connaît guère du fléau que les ruines qui marquent son passage à travers les popu- lations. Une exposition sommaire des principales théories émises nous permettra cependant de signaler certaines influences qui paraissent jouer un rôle dans la manifestation des épidémies. Le choléra n'est autre chose qu'un empoisonnement miasmatique .- telle est l'opinion la plus répandue, telle est la théorie qui rallie le plus grand nombre de partisans. La présence des miasmes dans l'air n'a pas été démontrée directement, cela est vrai, les analyses les plus rigoureuses n'ont pas permis de saisir la moindre différence entre un air pur, salubre, et l'air recueilli dans une localité ravagée par la maladie; mais nos moyens d'analyse n'ont pas davantage permis de saisir le miasme paludéen : or, il n'est plus possible de douter que les effluves marécageuses ne se combinent à l'air et ne produisent les fièvres intermittentes. La présence de miasmes choléridores [n'a pas été directement démontrée encore une fois, mais l'hypothèse de leur existence permet d'expliquer plus d'un fait des épidémies. Ainsi, c'est au milieu des marécages du Delta du Gange, chauffés par un soleil