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                 REVUE          SCIENTIFIQUE.


               LE CHOLÉRA.

    Un petit coin de cette revue est réservé à l'examen des questions
 scientifiques qui touchent plus particulièrement aux intérêts matériels
 et moraux de la population lyonnaise. Nous nous étions proposé de le
 remplir cette fois, par quelques considérations sur l'état actuel de l'as-
 sistance publique à Lyon, mais le choléra a revêtu tout d'un coup un
 caractère de malignité qui préoccupe l'attention publique ; et,bien que le
 fléau exerce ses ravages loin de nous, bien que tout jusqu'ici porte à
 croire qu'il épargnera comme autrefois notre cité, nous pensons que
 les quelques lignes qui vont suivre présenteront au moins un intérêt
 d'actualité.
    On sait que le choléra est une maladie ancienne, mais on sait aussi
quejusqu'à la fin du siècle dernier,les épidémies étaient rares, bornées
 aux lieux où elles avaient pris naissance, et toujours renfermées dans
 un cercle assez étroit. Ce ne fut qu'en 1817 que le fléau revêtit le
 caractère singulier qu'il présente aujourd'hui, et qu'il prit fantaisie
de voyager. Jusqu'en 1825 même,on neletrouveguère qu'en Asie; mais
il s'y promène dans tous les sens, depuis le delta du Gange qui paraît
 avoir été son berceau, jusque sur tes bords de la mer Caspienne. A
 cette époque, il essaya de franchir le Caucase, et un instant l'on put
croire que la barrière serait assez puissante, car il s'arrêta aux pieds
des montagnes ; mais un mois plus tard, il franchit d'un seul bond
la mer Caspienne et vint éclater à Astrakhan, à l'embouchure du
Volga, pour revenir bientôt sur ses pas et rester en Asie jusqu'en
1830. Les ravages qu'il exerça dans cette partie du globe furent du
reste effrayants, car, dans une période de 13 ans, on a compté jusqu'à
cinq cents irruptions.
    En 1830, le choléra franchit de nouveau la mer Caspienne ,^mais
cette fois pour ne plus s'arrêter. Il serait trop long de le suivre dans
cette course rapide que rien ne put enrayer. Les précautions les plus
énergiques furent inutilement prises, à St-Pétersbourg et à Moscou,
pour s'opposer à ses progrès. Des cordons sanitaires, établis autour