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NOTRE BUT XJne critique large et féconde CHAULES DE BÉMKSAT. La Revue du Lijonnais a cessé de paraître. Ce recueil, fondé avec désintéressement et soutenu avec persévérance, offrait à la littérature de notre ville un moyen de publicité qui à secondé au milieu de nous le faible mouvement littéraire que n'étouffe pas l'activité industrielle. Plus d'un écrivain, à son début, a trouvé là cet accueil bienveillant que méritent les premiers essais d'une pensée qui cherche à prendre son essor. Mais la Revue du Lyonnais, produite dans des temps de calme, à l'écart même d'une action politique, concentrée dans une région ré- trécie, devait s'éteindre aujourd'hui que la vie politique bout avec énergie dans toutes les veines, et colore de ses teintes ardentes le corps social tout entier. L'établissement du gouvernement républicain, basé sur le suffrage universel, a fondé pour notre pays une ère nouvelle. En confiant à tous les destinées de la patrie, la Constitution a fait pénétrer" partout la sève du devoir politique. Tous les faits sociaux, toutes les facultés de l'âme d'un peuple, la littérature, l'art, la philosophie, aussi bien que les forces appliquées aux besoins matériels, le travail, l'industrie et le commerce, toutes ces manifestations diverses de la vitalité d'une nation richement orga- nisée, sont entrées dans la sphère d'attraction de ce monde nouveau. Mais si la voie s'est élargie pour tous, si tous peuvent prendre place au Forum, la responsabilité de chacun est devenue aussi plus grande et plus lourde à porter. H n'appartient plus à personne de se confiner en solitaire dans les méditations abstraites de la philosophie, de s'égarer dans les sentiers de la poésie, ou de s'enfermer dans l'atelier avec le ciseau et la palette à la poursuite du beau dans la forme. 11 n'est plus permis de ne son- ger qu'à labourer son champ, ourdir ses tissus et se dérober aux de- veirs de la cité en se murant clans le calme du foyer et les douceurs