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                   QU'EST-CE QUE LE MAGNÉTISME?                       767
bule est une femme ignorante ; et, fût-elle la femme la plus savante
du monde, parce qu'elle ne peut rien créer, et qu'elle est obligée de
vivre dans le cercle des idées vulgaires, parce que son magnétiseur ne
peut lui transmettre, comme vous, que ce qu'il sait et connaît. — En
dehors de ces trois sources de connaissances positives, n'espérez rien
de vrai que par une simple coïncidence, à moins que les faits que l'on
vous prédit n'existent déjà, réalisés dans votre esprit par voie de
déduction.
   Il n'y a donc, de tout cela, qu'un fait positif, un seul fait, mais qui
est capital, c'est la transmission de la pensée, avec toutes ses nuances
intentionnelles, et, par suite de cette transmission, soumission presque
absolue de la volonté du somnambule à la vôtre, et production, dans
son physique et son moral, de toute la perturbation qu'il plaît à votre
volonté de lui faire subir.
   Comment voulez-vous que nous admettions cela, me dit-on? Je n'ai
pas la prétention de vous convaincre. Je n'écris pas pour démontrer
l'existence du Magnétisme. Je fais son histoire philosophique ; si vous
n'avez pas les notions nécessaires pour me suivre dans mes démons-
trations, les sources abondent où vous les trouverez. —La nature
tient pour vous aussi bien que pour moi son livre tout ouvert; il ne
faut que la patience et la volonté pour y lire ses secrets. J'écris surtout
pour les personnes qui ont vu souvent, bien vu, qui sont convain-
cues de l'existence des phénomènes, et qui ont cherché à s'en rendre
compte sans pouvoir y arriver ; j'écris, en un mot, pour expliquer et
non pour démontrer : ce sont deux faits distincts. Je continuerai à
poursuivre ma tâche, sans me préoccuper des critiques peu convena-
bles dans la forme, qui ont été ma première récompense.
   Nous arrivons à une question qui offre un haut intérêt, et que je
traiterai avec la même indépendance que j'ai conservée jusqu'à pré-
sent. Je veux parler du don des langues, dans ses rapports avec une
croyance religieuse que je respecte , celle des possessions démo-
niaques.
   On a donné, comme caractère fondamental de ces possessions,
l'existence, chez le possédé, du don des langues, c'est-à-dire la faculté
de comprendre ce qu'on lui dit dans une langue étrangère, qu'il ne
connaît pas, ou de répondre par des expressions appartenant à une
langue dont il n'a aucune connaissance. Je préviens, une fois pour
toutes, que je respecte tous les dogmes, et que les explications que je
vais donner ne s'appliquent qu'aux faits magnétiques purs et aux