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IMPOTS SUR LES BOISSONS. Aucune nation n'a été plus richement dotée que la France, sous le rapport de la production vinicole. La variété , l'abondance et la dis- tinction de ses vins, le zèle, l'intelligence, l'aptitude naturelle de ses vignerons devraient faire de la viticulture une des sources les plus inépuisables de la prospérité nationale, tandis qu'elle n'a que l'avan- tage stérile pour nous d'exciter l'envie et l'admiration de nos voisins. Qui nous a fait cette situation? Est-ce l'indolence ou le décou- ragement des cultivateurs? Nos vignobles sont-ils devenus moins pro- ductifs? notre climat s'est-il modifié ? les rayons du soleil ont-ils cessé de se transformer en vin sur nos coteaux , comme dit un poète ? Non. S'il en était ainsi, nous n'aurions pas le droit de nous plaindre. Mais rien n'a changé, pas même ce qui est«soumis aux variations les plus fréquentes et les plus inexpliquables, la mode, le goût. Les vins de France n'ont pas cessé d'être appréciés comme ils l'étaient autrefois. Pourquoi donc le vin est-il devenu, pour le propriétaire et le vigneron, un produit souvent sans valeur commerciale et en même temps une boisson hors de prix pour le consommateur ? Pourquoi donc la valeur des prés, des terres, des bois, quoique ces cultures soient très-arrié- (i) Une Commission d'enquête, nommée par l'Assemblée législative, a adressé à tous les Comices agricoles one série de questions relatives à l'impôt sur les boissons. Le travail que nous publions a été présenté, par M. J. B. au Comice de Reaujeu, dans une de ses dernières réunions. Nous avons jugé à propos de lui donner une place dans notre Revue, parce que cette question ne tardera pas à revenir devant l'Assemblée législative, et parce qu'elle touche à des intérêts très-importants du dé partement tin Rhône. La Revue de Lyon n'ignore pas combien est difficile la réforme de cette partie de notre législation fiscale ( voir le N° ia ) ; mais elle croit que mieux ses abus seront connus, plus il paraîtra nécessaire et plus il deviendra pos- sible d'y remédier. 47