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LEÇONS DE LITTÉRATURE COMPARÉE, PAR J.-L. GEN1N ( l ) . Dans ce temps d'eiïervescence politique, est-on libre de se réfugier à l'ombre d'une vie contemplative pour étudier la pensée humaine dans les monuments littéraires où le génie des grands maîtres l'a gra- vée d'âge en âge ? Quand tous les regards se tournent avec anxiété vers l'avenir, faut-il se mettre à feuilleter le livre du passé? Pourquoi non.... l'homme n'est-il pas toujours l'homme, et la palingénésie la plus hardie refera-t-elle le cœur humain ? C'est donc au cœur humain qu'il faut remonter sans cesse ; et la littérature est-elle autre chose qu'un des chemins qui mènent à ce temple éternel de l'humanité ? Connais-toi toi-même, disait la philosophie antique! La littérature doit proclamer le même principe ; car, si elle ne devait se complaire qu'au modelé abstrait de la pensée, elle ne s'élèverait guère, par l'a- doration de la forme, au-dessus du mécanisme de la grammaire et de la rhétorique. Au reste, la littérature tend de plus en plus à écarter ses voiles,pour arriver à l'idée, au sentiment, à l'âme. Déjà des études remarquables ont essayé de constituer une philosophie littéraire et de faire sortir une leçon de morale de ce vaste manuscrit de la vie humaine. Sans parler des esprits éminents qui se sont placés au premier rang par leurs tra- vaux critiques, ces essais philosophiques ont été continués par des penseurs dont l'enseignement a répandu de vives lueurs dans des re- coins délaissés par la centralisation académique. Il y aurait de l'ingratitude à oublier les études modestes et judi- cieuses de quelques hommes heureusement doués qui ont cherché les voies morales de la littérature. A ce titre, nous devons un souvenir à un jeune écrivain de nos contrées, enlevé aux belles-lettres, il y a quelques années, par une mort prématurée. Louis Genin, né dans l'Isère, au commencement de ce siècle, fut (i) Lyon, rue Saiule-Calheriiie, 9, au 2""-', — Palis, chez J. Lecoflie, rue du Tieux-Colombier.