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660 DKS CONDITIONS tionale de Paris pour faire un rempart au'gouvernement provisoire, le 16 avril?/Ah! ce drapeau de la République, on peut l'affirmer, a bien plus énergiquement défendu l'Assemblée constituante, par sa puis- sance toute morale, que le dévouement de notre milice civique et que le courage savant de nos soldats. C'est lui qui a dissipé l'émeute me- naçante le 16 avril, reconquis l'Hôtel-de-Ville le 15 mai, et abattu les barricades le 24 juin. C'est lui qui a sauvé l'ordre et la société; c'est lui qui les sauvera toutes les fois qu'il sera appelé à les couvrir de son ombre ; et, lorsque des insensés veulent enlever à la civilisation et au progrès pacifique ce drapeau protecteur, ils troublent profon- dément la sécurité du pays, ils rendent toutes cboses douteuses, et ce sont eux ensuite qui viennent crier à l'instabilité! Mais dites-nous donc, grands défenseurs privilégiés de l'Ordre, qui vous cachiez der- rière ceux qui l'ont rétabli avant vous, ceux qui, après avoir supporté tous les périls des premiers jours, ont fondé cet ordre républicain et démocratique sur la Constitution la plus avancée et, à la fois, la plus pratique qui ait été donnée à la France, sur la Constitution qui réalise le mieux, d'après les lumières de notre temps, l'alliance de la liberté et du pouvoir, dites-nous donc ce que vous avez fait pouravuir le droit de désavouer vos prédécesseurs ! Vous n'avez fait que recueillir un héritage, et encore plût à Dieu que vous sachiez le conserver cet héri- tage, nous vous pardonnerions votre orgueil et votre ingratitude ; mais vous le compromettez par vos folies, vous l'aliénez, en reniant les principes qui l'ont formé, comme un prodigue dissipe l'héritage pa- ternel, en se raillant de la sagesse laborieuse avec laquelle il a été len- tement amassé. Vous tous qui participez laborieusement à ce mouvement de pro- duction, de circulation et de distribution de la richesse publique, agri- culteurs, manufacturiers, commerçants, ouvriers, capitalistes, consom- mateurs, agents de cette vie matérielle des nations, que vous sentez altérée et affaiblie par le défaut de la foi réciproque qui en est l'ali- ment, sachez donc à qui porter vos plaintes ! Ce n'est pas la révolution que vous devez accuser ; la révolution est consommée ; nous l'avons enfermée daus la loi républicaine et démocratique. Vos ennemis sont ceux qui veulent détruire cette barrière. Votre danger, ce n'est plus la révolution, mais c'est la contre-révolution , sous quelque bannière qu'elle se présente ; c'est le désordre qui vous menace, en usurpant le nom de l'ordre. A Dieu ne plaise que nous voulions placer le gouvernement républi- cain et démocratique dans un sanctuaire impénétrable à la discussion !