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                               CHRONIOliE rOLITIQliK.                               (i;-,5
j'ai contribué à sauver la société. Les partis toujours intolérants et exclusifs vous
répondront : Avez-vous servi notre cause? ne servirez-vous qu'elle ? Tout est là.
    Pour le général Gémeau, la grande affaire c'était l'ordre; les dynasties nées ou k
 naître, il s'en inquiétait peu ; nous ne serions pas surpris d'apprendre que celte
 sorte d'absentéisme politique n'eût été pris en liant lieu pour du républicanisme pur,
 pouvant, à uu jour donné, devenir dangereux et embarrassant. Bans tous les cas, il
 faut convenir qu'il n'était pas à la hauteur de la foi monarchique dont s'inspirent
 les trois journaux qui s'impriment à Lyon. Les convictions du général devaient
 paraître bien pusillanimes au Courrier, lui qui a toujours le casque au front et la
 lance au poing. Aux yeux du Salut Public, elles manquaient au moins de précision.
    Il a bien couru dans notre ville une histoire de nature à faire croire que l'en-
 tente la plus cordiale ne subsistait pas entre le Courrier et le général ; nous ne la
 rapporterons pas ; mais.si elle est vraie, elle expliquerait bien des choses ; et le
 général doit, à ce sujet, en savoir plus long que tout le monde, et ce n'est pas à nous,
 en vérité, à lui révéler la cause de son changement.
    Une réflexion cependant se présente naturellement : si, depuis le 10 décembre,
 le général eût été prodigue de professions de foi ouvertement impérialistes, la
 pensée serait elle venue de l'envoyer à Rome baiser la mule du pape? Si on l'avait
jugé décidé à se précipiter courageusement dans celte solution immédiate indiquée
ces jours-ci par le Constitutionnel, à payer de sa personne, de son influence, ne l'au-
rait on pas, au contraire, gardé précieusement en France ? L'Elysée est-il si riche en
 hommes de quelque valeur, dévoués à sa fortune, qu'il ne trouve aucun inconvénient
 à les éloigner ? Nos lecteurs jugeront.
    Il est à craindre que le départ du général Gémeau n'ajourne encore pour long-
 temps la levée de l'état de siège. Le général Castellane voudra très-certainement
prouver par des rigueurs nouvelles, par une attitude de plus en plus menaçante,
qu'il avait droit à la confiance du Gouvernement. Celui-ci met tellement ses faveurs
à ce prix, que nous posons en fait qu'il n'y a pas à Lyon, à cette heure, un chef de
l'ordre, militaire, judiciaire ou administratif qui osa, en fut-il convaincu, écrire au
ministère que l'état de siège peut être levé sans danger. Un tel langage le ferait tenir
en suspicion ; il est bien plus glorieux et surtout bien plus profitable de faire de
longs rapports où l'on commente les bienfaits de l'état de siège. Il suffit, pour cela,
d'emprunter an'Courrier de Lyon les idylles qu'il publie de quinzaine en quinzaine
sur ce sujet.

   — M. de Falloux a passé dans notre ville ; l'élite des amis de l'Ordre s'est em-
pressée de lui faire rendre visite et il a été échangé de part et d'autre de petits
specki qui ont'eii un certain retentissement. L'impression générale a été que M. de