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                 DE LA CAISSE DE RETRAITE A LYON.                    653
 contribution spéciale. Il vaut donc mieux s'adresser aux finances de la
 nation entière que de recourir à une inquisition vexatoire des bénéfi-
 ces de l'industrie et de l'agriculture.
   Le système de primes accordées sur les fonds de l'État, comme
 encouragement aux dépositaires persévérants, remplit parfaitement
 cette condition. L'accumulation de ces primes nationales non trans-
 missibles, avec la portion du capital des versements non réversible aux
 héritiers, formera un jour une dotation puissante qui pourra être im-
 mobilisée dans de grands travaux d'utilité publique, produisant un
 revenu élevé comme un chemin de fer, ou se porter sur l'agriculture
 au moyen d'une banque hypothécaire.
   Pendant que l'on discute encore sur la théorie des établissements
 de retraite, l'industrie lyonnaise a réalisé avec ses propres forces la
 caisse de prévoyance. Moyennant une cotisation de 2 fr. par mois
 pour les hommes et de 1,50 pour les femmes, tout sociétaire a droit,
en cas de maladie, à un secours de 2 fr., et de 1,50 pour les fem-
mes. Le maximum de la retraite est fixé à 480 fr. et cinq milles pri-
mes de 10 francs chacune seront allouées chaque année aux dépo-
sants les plus âgés. On peut regretter que les statuts de la caisse de
prévoyance de Lyon aient laissé subsister, après le décès du dépo-
sant, le principe absolu de l'abandon du capital au détriment de la
famille.
   C'est là une combinaison de tontine et de loterie sur la vie hu-
maine auquel il faudrait pouvoir renoncer. Tout ce qui tend à relâcher
les liens du sang entraîne une pensée de démoralisation. On devrait
au moins admettre la réversibilité aux héritiers de la moitié du ca-
pital déposé.
   La caisse de prévoyance de Lyon, fondée par le concours et les
souscriptions particulières des hommes qui occupent les premiers rangs
dans l'industrie de notre ville, aura la plus heureuse influence sur
l'union de tous les travailleurs. Ce patronage est un placement qui, eu
bons sentiments de confraternité, produira de gros intérêts.

                                                F . VIVIER*