Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
(538                yij'EST-CE QUE LE MAGNÉTISME?

 ribles : les uns se croient au milieu des flammes qui vont les embraser ;
 ils voient des corps noirs qui s'étendent, deviennent immenses, et les
 menacent d'être enveloppés dans des ténèbres. Ils entendent les éclats
 de la foudre, le bruit des armes et des combats ; ils sentent les odeurs
 les plus fétides ; il leur semble qu'on les frappe, et toutes ces halluci-
 nations leur inspirent la plus grande frayeur. Peut-être est-ce ce sen-
 liment, ajoute M. Esquiros, qui imprime sur la physionomie ce ca-
 ractère d'effroi et d'indignation qui accompagne l'accès.
    Dans l'hystérie, les pleurs, les sanglots, les rires immodérés et in-
coercibles, les mouvements désordonnés, et l'expression de la figure se
 rapportent presque toujours aux sensations éprouvées par les ma-
lades, et aux visions qui leur apparaissent.
    Une dame de ma connaissance, dans son dernier accès, riait aux
 éclats, en croyant voir sa sœur marcher sur ses mains ; une autre fois,
 c'était en se moquant de ses médecins qui, disait-elle, ne connaissent
 rien à la cause de son mal. Une autre, dans un accès terrible, sentait la
 mort qui venait saisir les êtres les plus chers à son cœur.
    La plupart des cataleptiques revenus de leurs extases racontent les
joies ineffables qu'ils ont éprouvées, les visions divines, les unions an-
 géliques dont ils ont été témoins. Plusieurs semblent prédire l'avenir
 et imiter les devins. — Cet état se remarque surtout chez les personnes
ferventes, adonnées au jeûne, à la prière, habituées à la privation du
 sommeil, à une vie ascétique et contemplative, et l'on peut, jusqu'à un
certain point, le reproduire à volonté, en exagérant ces pratiques.
    Eh bien ! tous ces désordres nerveux, qui sont le résultat de la ma-
ladie, peuvent se reproduire avec une similitude parfaite, dans l'état
magnétique. Laissez marcher l'imagination du somnambule au gré de
ses désirs, et vous ne tarderez pas à voir naître en lui des rêves parti-
culiers et toujours appropriés à sa nature, à ses habitudes, à la dispo-
 sition actuelle de son esprit : son rêve sera ou joyeux ou pénible.
 L'hallucination pourra se produire avec l'apparence de la réalité par-
faite ; le somnambule pourra tomber dans l'insensibilité générale ou
partielle, comme dans l'épilepsie ou la catalepsie ; en raison de cette
insensibilité, c'est-à-dire du défaut d'excitation incessante provenant
du dehors, son esprit, pourra se concentrer en lui-même, sans être
jamais distrait par de nouvelles excitations. Alors, sa mémoire ac-
querra un degré de précision qui vous étonnera ; les souvenirs les plus
fugitifs et les plus lointains se retraceront avec une netteté et une exac-
titude qui vous sembleront tenir d.i prodige, vous qui, au milieu de
 vos mille distractions, avez perdu le souvenir ! De ces réminiscences