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LYON APRÈS LE 9 THERMIDOR. 603
thon avait emporté chez lui le rapport et les pièces ; il demanda
qu'elles fussent cherchées et remises au Comité. — Prieur demanda
que la Convention chargeât ses Comités de Salut public et du Com-
merce de prendre des mesures pour rétablir la circulation des
marchandises. — Laporte divagua, par ses déclamations ordinaires,
contre les faux patriotes de Commune-Affranchie, complices de Ro-
bespierre et de Couthon : — « Que les Comités et les Jacobins, ajouta-
t-il, n'écoutent pas Tes scélérats qui se sont rendus de Lyon à Paris, et
qui feraient beaucoup mieux de s'occuper de rendre leurs comptes
que de jeter le trouble ici. » —Robert Lindet vint occuper plus uti-
lement la tribune. Il présenta, au nom du Comité de Salut public, le
tableau de la situation de la France. Arrivant à ce qui nous concerne,
« Portez, dit-il, vos regards sur Commune-Affranchie pour faire
cesser la démolition des édifices ; faites rentrer les citoyens dans les
ateliers, ils sont faits pour créer et non pas pour détruire. Ce ne sont
pas des règlements qu'on vous demande. Assurez la liberté de l'ex-
portation, il se présentera un assez grand nombre de citoyens pour
assembler la soie, la faire fabriquer, et faire expédier les étoffes en
pays étranger. Les autres manufactures, la chapellerie, la fabrique de
draps se relèveront avec les mômes succès, et Lyon sortira de ses
ruines. » Ainsi, le Comité, dans le but de rendre Lyon à sa vie in-
dustrielle, rejetait les moyens artificiels, entr'autres, le plan de Dupuis
et de Reverchon. Il n'adoptait que l'activité libre et individuelle, et il
ne la secondait que par des encouragements moraux et par la cessa-
tion des obstacles qui l'enchaînaient.
La Convention, adoptant les conclusions du rapport, rendit un dé-
cret dont voici les dispositions principales : Mesures pour faciliter la
délivrance des certificats de civisme.—Le Comité d'Instruction pu-
blique rédigera un cahier d'instruction pour chaque décade, dont
l'objet sera de ranimer l'amour du travail et d'affermir les citoyens
dans les principes de, la morale. L'instruction décadaire sera lue,
dans toutes les communes, en assemblée générale, en présence des
pères, mères et enfants. Les arts, la musique, le chant d'hymnes pa-
triotiques donneront de l'attrait à ces séances. — Consignation des
sommes dues à des marchands étrangers, appartenant à des nations
avec lesquelles la République est en guerre. — Les Comités du Com-
merce et des Finances feront un rapport sur les avantages et désa-
vantages qui peuvent résulter de la liberté d'exportation des marchan-
dises de luxe, avec la condition d'en retirer, en France, la valeur, en
effets, matières et marchandises de quelque espèce que ce soit ; sur