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DES ÉLECTIONS DU 10 MARS. 563 '•ans les régions gouvernementales. Comme à l'ordinaire, on fera un "oura contre la Constitution ; et, aussitôt que la charge à fond sera Privée au pied du rempart, on battra précipitamment la retraite. Quand on est vaincu par le suffrage universel, courir témérairement su r l'instrument de sa défaite, pour le briser, cela peut se dire et se Proposer, mais s'exécuter, non. Qui se chargera d'attacher le grelot ? ^°mme le fait la Patrie, vous appellerez en vain vos chefs, les Thiers, 'es Mole, les Berryer. Vos chefs vous feront défaut ; car, s'ils ont I'ha- Wleté qui discerne l'impossible, ils n'ont pas le dévouement qui le hf ave, et ils ne sont pas hommes à se jeter sous les roues du char Pour l'arrêter. Puisqu'il faut que toutes les colères, comme toutes les ambitions, s arrêtent devant la puissance merveilleuse de cette feuille de papier 'lui s'appelle la Constitution, que faire donc? car, enfin, il n'y a que cle ux façons de dénouer un litige petit ou grand, la force qui impose u "e solution, ou une transaction qui en fait accepter une autre. La 'ûrce? vous ne l'avez pas ; le nombre vous manque dans les comices Rectoraux, et vous reconnaissez combien il serait imprudent à vous (1 aborder une autre lice. Reste donc la transaction ; mais, sur quelle base peut-elle s'asseoir ? Si le clavier des opinions est une ligne dont es parties sont graduées de un à cent, il est clair qu'on ne peut Prendre, pour élément d'une conciliation, ni l'extrémité un, ni l'ex- ''"eniité cent, mais qu'il faut se poser dans les parties intermédiaires, fit de là , appeler à soi les opinions groupées sur les deux courants ^Pposés. Il faut toujours, en politique, que la conciliation, ou, si vous biniez mieux, que la coalition se fasse ; tout succès n'est qu'à ce prix. La conciliation électorale s'est opérée entre les républicains purs et es socialistes ; M. le Ministre de la Justice a dit, à la tribune, que fe ' tte conciliation-là lui semblait mauvaise, et qu'il ne pouvait y ap- P'audir. Eh bien ! au lieu de la blâmer après, que ne la prévenait-il ? jt le moyen de la prévenir, pour le parti de l'Ordre, c'eût été de Se poser lui-même sur le terrain de la République, au lieu d'op- Poser une coalition monarchique à la coalition républicaine. Ce sont ^ hommes de l'Ordre qui se sont groupés les premiers entr'eux, ex- clu ant systématiquement les républicains, et qui, naturellement, ont |e ^ dans la ligue opposée tout ce qu'ils ont exclu. On peut se récrier contre les nécessités, les combattre, les ajourner ; "j^is, à la fin, on les subit. Il y aura un jour où le parti de l'Ordre en (,ér oute viendra se rallier derrière les Républicains, et les prier, c °ïtune en avril 184S, d'accepter ses suffrages. Mais, quand ce jour