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            SUIt LE CHEMIN DE FEU DE PARIS A AVIGNON.                 Mo

 dans des circonstances exceptionnelles, sous l'influence d'une crise
  qui s'éteindra aussitôt que nous ne serons plus balottés entre les me-
 naces de contre-révolution et de révolution nouvelle. Mettez les choses
 au pis ; que la Compagnie, dont les travaux s'exécuteront par éche-
 lons, dans la période de six années, ne puisse se procurer qu'à 5 pour
 cent les capitaux qu'elle aura à employer. Eh bien ! aussitôt que le
 taux de l'intérêt aura repris la pente qui le porte à baisser sans cesse
 la Compagnie remboursera les premiers prêteurs, si elle en a d'autres
 qu'elle-même, et contractera des engagements moins onéreux. Il est
 évident qu'il ne faut pas calculer l'intérêt au taux actuel, mais prendre
 le taux moyen des 99 années de jouissance. Or, il est impossible de
 ne pas admettre que, par l'effet naturel de la multiplication des capi-
 taux, indépendamment des organisations du crédit qui sont de toutes
 parts étudiées, le prix de location des capitaux, pour des Compagnies
 fonctionnant dans leur force et cautionnées par l'Etat, ne descende
 même à 3 pour cent. Nous n'avons donc pas été injustes, en divisant
 ainsi les 5 pour cent aceordés par l'Etat, savoir : 4 pour cent pour la
 valeur locative du capital, et 1 pour cent pour l'amortissement.
    L'auteur du travail qui nous est communiqué compare le traité
proposé par le projet de loi avec la condition faite à la Compagnie de
Paris à Lyon par la loi de 1847, loi éminemment favorable à cette
Compagnie, émanée d'une assemblée remplie d'actionnaires ou de
clients, et qui, sur des exigences injustes, rompait le contrat solennel-
lement fait en vertu delà loi de 1845.
    La loi de 1847 admettait que la dépense de Paris à Lyon serait de
300 millions, ainsi que le prétendait la Compagnie, au lieu de 200
millions portés dans les devis dressés par les ingénieurs de l'Etat, et
elle élevait, d'après cette base, la jouissance de 41 ans à 99 ans.
   Elle n'accordait point de garantie de revenu. Elle mettait toute la
dépense à la charge de la Compagnie, qui devait rembourser à l'Etat
les portions de travaux déjà exécutées.
   Pour cette dépense de 300 millions, la Compagnie devait jouir, pen-
dant 99 ans, du Chemin de Paris à Lyon.
   D'après la loi nouvelle, la Compagnie dépensera 260 millions, et
file jouira, pendant 99 ans, du Chemin de Paris à Avignon !
   40 millions de dépenses de moins, et 250 kilomètres de jouissance
de plus ! Et, de plus encore, garantie d'un revenu net de 5 pour cent !
   Ceux qui soutiennent la loi, poursuit notre correspondant, con-
viendront sans doute que jamais faveur aussi grande n'a été accordée
à une Compagnie. Débarrassée des épines du chemin, assurée contre
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