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                    DE PAK1S A LYON KT A AVIGNON.                      501
    L'avènement de M. Bineau modifia, en divers points, le projet pri-
mitif. Il consiste maintenant à délaisser, comme subvention, les 154
 millions dépensés sur la partie établie du chemin de fer ; à garantir,
 pendant quatre-vingt-dix-neuf ans, durée de la concession, un intérêt
 de 5 p. "/o sur la somme de 260 millions. Une clause réserve, après une
jouissance exclusive de quinze ans, le partage avec l'Etat des produits
supérieurs à 8p.%du capital de 260 millions.
    La Compagnie sera chargée, à ses périls et risques, de la traversée
de Lyon. Le chemin de fer, après avoir franchi la montagne de Four-
v
  ières, arriverait àPerrache, à la hauteur de l'Entrepôt des liquides,
s'accolerait à la ligne de Saint-Etienne jusqu'à Givors, continuerait à
 suivre la rive droite du Rhône jusqu'à Condrieu, et franchirait le
 Rhône au village des Roches, pour revenir sur la rive gauche. Un traité
particulier avec la Société du chemin de fer de St-Etienne stipule les
 conditions de cette fusion particulière des deux voies ferrées.
    La Commission, composée de représentants tous étrangers à nos
contrées, a donné sa sanction préjudicielle aux clauses financières du
projet du Ministre, et elle a ratifié en quelques jours le changement
 introduit in extremis par M. Bineau, Est-ce par lassitude des cent
 cinquante séances qu'elle à employées à débrouiller les prétentions ri-
 vales et inextricables des diverses Compagnies qui viennent de rechef
 se disputer ce magnifique joyau ? ou bien, la Commission ne serait-elle
pas fâchée de donner, en passant, une petite correction à la ville de
 Lyon et à ses faubourgs, pour leurs choix ultra-démocratiques dans
 les dernières élections. L'abandon du tracé fixé par la loi de 1845 est
 tellement inexplicable, que le champ reste ouvert à toutes les hypo-
 thèses, même aux plus inadmissibles.
     Le projet-Bineau comprend deux parties distinctes, qui ont appelé
 une discussion sérieuse et approfondie de tous les organes de l'opinion
 publique.
     La première, qui engage les intérêts nationaux, concerne le système
 si débattu de la confection des grands travaux publics par l'Etat ou les
 Compagnies particulières.
     La seconde, toute locale, toute lyonnaise, est relative au tracé du
 chemin de fer, au changement de la direction si solennellement adoptée
 par les pouvoirs politiques, .après l'élaboration légale la plus longue et
 l'instruction la plus complète.
     Nous avons dit que les voies de communication devaient rester dans
 les mains de l'Etat, et faisaient partie indivisible du domaine national.
 Tout élément de la puissance d'un peuple ne saurait s'aliéner sans
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