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                      SUR L'INSTRUCTION rr.BLIQUE.                        489
  Pas à trouver un enseignement chrétien dans les écoles d'un pays où
  le
      Christianisme est la doctrine religieuse la plus ancienne et la plus
  commune. La même diversité féconde existerait pour les lettres et les
  S(
     sences. 11 serait permis de préférer Victor Hugo à Jean-Baptiste
 Rousseau ; chaque siècle littéraire aurait son culte, et la science même
 serait affranchie de ces bâillonnements qui ferment l'accès à toute
  v,
    oie nouvelle et à toute grande expérimentation. Il n'y aurait qu'une
 chose qui serait sacrifiée : la routine.
      Nous n'avons pas la prétention de faire ici un plan d'instruction pu-
 "l'fpie. Seulement, nous avons voulu montrer qu'il était possible de
 doter la France d'un système d'enseignement universel, populaire,
 fécond, tout en maintenant ces principes sacrés de liberté de la
  conscience et de droit des familles, que les hommes politiques de la
 droite réclament depuis si longtemps, et que, pour établir ces bases,
 '1 y avait plus à compter sur la gauche que sur les anciens conserva-
 teurs, toujours remplis de ces idées d'une domination étroite de l'Etat,
 s
   °us le prétexte de surveillance, sur les choses de l'esprit, qui sont
 "Ors de la sphère de l'autorité politique.
      C'est pourtant entre les hommes de droite et les anciens conserva-
 teurs que l'alliance s'est faite, et il en est résulté cette loi qu'on appelle
 transaction, transaction sans sincérité, et qui sacrifie tous les prin-
 cipes.
     L'Université, d'après cette loi, devient comme une de ces places de
 §uerre à garnison mixte, où personne n'est maître, où les deux corps
 er
   iriemis qui l'occupent sont en observation l'un contre l'autre, sans
 cesse en défiance, et occupés à prévenir une trahison ou à méditer les
m
   oyens de chasser son adversaire.
     L'Université est affaiblie et dégradée ; et pourtant, ce qu'elle perd,
 Ce
      n'est pas son adversaire qui l'a gagné ; c'est comme deux combat-
tants qui consentiraient à se lier les bras l'un en face de l'autre, cha-
cun voulant se mettre hors d'état d'attaquer, à condition que son en-
nemi sera dans l'impossibilité de l'attaquer lui-môme.
     Aucun des abus véritables n'est réformé ; au contraire, ils sont
renforcés. Ce n'est que la puissance pour le bien qui est affaiblie.
Pourquoi cela ? C'est que le parti qui se disait opposé au monopole, et
'lui accusait l'Université de monopole, a conçu l'espoir de se faire un
instrument de l'Université elle-même. Or, on cherche à tuer l'ennemi
lu'on a devant soi sur le champ de bataille ; mais, quand on a
Compté cet ennemi et qu'on en a fait un esclave soumis, on ne veut