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480 POESIE. III. LA MOISSON. Moissonneurs, au travail ; courbez-vous sous la peine ; En vain sous le soleil votre front se brunit : 11 faut, avant ce soir, que la grange soit pleine. L'homme fait son trésor, et l'oiseau fait son nid. Là bas, c'est la forêt ; à ses pieds, la fontaine, La mousse où l'on s'endort, le repos qu'on bénit : Là , tout nuage fuit sous une douce haleine ; Dans un oubli charmant, là tout labeur finit.... Moissonneurs, au travail ! le repos est stérile, Le plaisir use l'âme et rend le corps débile ; Le sommeil, c'est la Mort, et l'oubli le Néant. Les fatigues du jour bientôt seront passées .- Vous compterez, ce soir, les gerbes entassées, Et vous aurez compris qu'on ne vit qu'en créant.