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430 HARMONIES ÉCONOMIQUES. Il y a dans l'homme deux facultés divergentes, deux pôles op- posés, deux forces rivales. L'une: l'individualité, lepersonalisme,qui ramène tout à l'homme ; l'autre : l'amour, la sympathie, la fraternité, qui pousse l'homme vers l'homme. Ces deux forces né sont point contradictoires ; elles ne se neutralisent point l'une et l'autre. L'une aboutit à la liberté individuelle, l'autre à la société. On a dit de l'homme qu'il était un microcosme , un monde en abrégé, une société en raccourci. La société, à son tour, sera donc un homme agrandi, développé, multiplié. On retrouvera, dans cet être complexe, les deux forces qui agissent dans l'unité sociale. L'une, la force centripète, qui tend à la cohésion sociale ; L'autre, l'action centrifuge, qui ramène à la liberté individuelle. Quel sera le point de contact de ces deux tendances opposées ? Ce sera encore le besoin qui donnera la main à ces deux pôles opposés. L'homme seul, isolé, est un être mutilé, impuissant, stérile, une abstraction, une impossibilité. L'homme, multiplié par l'homme, est une force dont la puissance ne peut se mesurer. 11 est impossible d'isoler les deux termes du problême. Ne tenez compte que de la liberté, que de l'intérêt personnel, vous arrivez à l'anarchie, à la lutte, au cahos. N'envisagez que la société prise en masse, que la souveraineté sociale, vous tuez la spontanéité, l'initia- tive, la liberté sous le niveau de l'égalité absolue, mathématique, de la fraternité despotique et de la sympathie tyrannique. Deux grandes écoles se disputent maintenant le monde écono- mique : L'une part de la liberté et tient en défiance l'omnipotence sociale ; L'autre, sous l'invocation de la suprématie sociale, empiète sur la liberté individuelle. L'une est TÉCONOMIE POLITIQUE; L'autre est le SOCIALISME. Dans ce duel, où l'on a jeté des deux côtés les armes courtoises, le bon sens public sera le juge du camp. Il serait difficile d'énumérer tous les points de la controverse sur lesquels argumentent les docteurs de ces théories ennemies. Il vaut mieux assister, dans ce champ clos, à la lutte des deux athlètes les plus renommés de chaque parti. L'un est le champion de la liberté humaine, de la doctrine écono-