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352                       RÉFORME Dl! CRÉDIT

je ne les ai pomi, inventés, je n'ai eu d'autre mérite que de contribuer
à les propager.
   Je crois avoir suffisamment répondu aux accusations d'improvisa-
tion et de tendance rétrogades, je vais à mon tour vous retourner l'ac-
cusation d'iivoir formulé un jugement un peu trop précipité.
   Vous faites l'objection suivante :
   Si la Banque prête à3 p. %, et qu'elle retire son papier en rembour-
sant ces 3 p. %, que lui restera-t-il ?
   Voici ce que j'ai à répondre :
   Le premier peut-être parmi ceux qui ont traité la question du cré-
dit, depuis Février, j'ai avancé que, pour prévenir la dépréciation
du billet de banque , et pour faire qu'il n'en reste dans la circu-
lation que la quantité strictement nécessaire, il suffisait d'obliger
la Banque à accepter en remboursement ses propres billets, en leur
restituant l'intérêt perçu à leur émission. Par ce moyen, tout porteur
de billet de banque qui n'en aurait pas l'emploi, au lieu de jeter for-
cément ce billet dans la circulation, afin d'en tirer parti, ce qui amè-
nerait la dépréciation, ce porteur rapporterait le billet sans emploi à
la Banque, qui lui en rembourserait l'intérêt : par ce très-simple pro-
cédé, on serait certain qu'il ne resterait en circulation que la quantité
absolument nécessaire.
   Ceci admis, voici ce qui se passerait en cas de la création de banque
d'État.
   De deux choses l'une, ou le billet de la Banque d'État,' inspirant
la confiance, serait utile et entrerait dans la circulation, ou bien, n'at-
tirant pas la confiance, il demeurerait inutile et ne circulerait pas.
   Dans le premier cas, si la confiance existe en lui, si la banque d'État
est une bonne institution, ce billet, remplaçant la lettre de change,
aura une émission infiniment considérable ; par conséquent, l'intérêt de
3 p. % donnera une recette assez importante, pour modifier profon-
dément le budget.
   Dans le cas contraire, si la Banque n'inspire pas la confiance, si le
billet ne circule pas, il est évident que la Banque ne fera pas de re-
cettes, mais ce sera complète justice. De quel droit une mauvaise ins-
titution ferait-elle des prélèvements, si elle ne rendait pas de services ?
   Votre objection était donc erronnée.
   Mais vous ne m'avez pas seulement accusé de précipitation et de
tendances rétrogrades, vous m'avez fait un autre reproche auquel, je
vous l'avoue, j'ai été plus particulièrement sensible. Vous m'accusez