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                    LYON APRÈS LE 9 THERMIDOR.                      271
   Le G fructidor, Reverchon et Laporte lancèrent un arrêté qui était
une déclaration de guerre véhémente. Ils disaient qu'il s'était formé à
Commune-Affranchie,sur les ruines de l'aristocratie terrassée,une nou-
velle faction d'autant plus audacieuse que les conspirateurs avaient
l'art de se couvrir du voile du patriotisme ; que les restes de la rébel-
lion s'étaient ralliés sous ces nouveaux tyrans ; que ces faux patriotes
affichaient le mépris de tous les principes sociaux, de toute morale, de
toute propriété ; qu'ils avaient suivi un système de calomnie contre
tous les patriotes envoyés par la société des Jacobins de Paris et des
départements ; qu'ils avaient résisté audacieusement aux représentants
du peuple, en qualifiant leurs arrêtés d'ordonnances de Pitt et de Co-
bourg. — C'étaient, comme on le voit, les anciens griefs de Fouché ; —
puis, on rappelait « la protection signalée qu'ils avaient obtenue du
dominateur Robespierre... Le nouveau Catilina et ses complices
avaient juré de faire encore tomber dix mille têtes dans Commune-Af-
franchie. » — Ils avaient, au contraire, renversé l'échafaud politique
érigé par Fouché.— « Que tandis que Robespierre calomniait et dénon-
çait à la tribune des Jacobins de Paris les membres de la Convention
dont il avait proscrit les têtes, ses fidèles complices à Commune-Affran-
chie l'aidaient par des pétitions, des adresses, des dénonciations ca-
lomnieuses. » — Encore, la querelle de Fouché — « que, tandis que
les triumvirs prétendaient au titre de seuls vertueux et incorruptibles,
les Patriotes de Commune-Affranchie se prétendaient les seuls Pa-
triotes de la Commune. »
   Toute cette préface était présentée comme la justification des dispo-
sitions suivantes :
   « Dissolution de la Société populaire ; elle serait immédiatement
réorganisée au moyen d'un noyau que les représentants désignaient
au nombre de vingt-six citoyens ;
   Renouvellement de toutes les administrations civiles de Commune-
Affranchie qui étaient en exercice au 9 Thermidor. »
   Les représentants composèrent ensuite le personnel du département,
des districts, de la municipalité et des tribunaux. Bertrand, dépouillé
de ses fonctions de maire, fut remplacé par Salamon, ancien maire de
Montélimart, homme étranger à la ville par ses relations et sa fortune,
mais recommandé par les rapports qu'il entretenait avec les thermido-
riens influents. Au reste, Salamon, occupé par diverses missions qu'il
reçut du gouvernement, ne vint prendre possession de sa place que
plusieurs mois après. Son administration, de courte durée, fut signalée
par les excès dont nous aurons à parler, et dont il fut non sans doute