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218 DU TRAITEMENT GRATUIT gratuits pour les malades de ces différentes catégories ? Les malades ne» à Lyon ou y ayant acquis leur domicile de secours par une année de résidence, attendent1 quelquefois plus d'un mois leur tour d'admission dans certains services. MM. les administrateurs des hôpitaux, et no- tamment M. l'Administrateur de l'intérieur de l'hospice des Anti- quailles, font, il est vrai, les plus louables efforts pour suppléer à l'in- suffisance des lits, et empêcher, par la délivrance des médicaments né- cessaires aux malades, l'aggravation de leur état ; ces retards, cepen- dant, entraînent bien souvent des suites déplorables, qui ne sont rien, toutefois, en comparaison de ce qu'ont à endurer les malades indigent étrangers, qui viennent, dans nôtre ville, chercher les soins que leur» hospices leur refusent. Ces malheureux, forcés de quitter leurs départements, après avoir épuisé toutes les ressources de leur famille, n'ayant plus souvent qu'à mourir, prennent le parti désespéré de se diriger sur notre ville, dont la réputation hospitalière est connue de toute la France. Sur les sollicitations du Maire de la commune qu'ils habitent, ils ob- tiennent aisément leur transport sans frais, à bord des bateaux à va- peur, sur les wagons du chemin de fer, dans les diligences ; et, grâce a ces moyens faciles de communication, la ville de Lyon devient le ré- ceptacle des plus affreuses misères, des plus hideuses infirmités. Il se présente journellement, dans les bureaux de la Mairie, où s'ex- pédient les billets d'entrée à l'hospice de l'Antiquaille, des malades ve- nant des points les plus éloignés: d'Aix, d'Arles, de Valence, de Ton- nerre, de Cray, de Dijon, de St-Etienne, de Montbrison, et des ville» intermédiaires, comme Chalon-sur-Saône, Mà con, Villefranche, Vienne St-Chamond, Rive-de-Gier, etc., etc. La ville, dans l'impossibilité de prendre à sa charge des malade» appartenant à tous les pays, quand les siens surtout sont à peine se- courus, se voit réduite à cette nécessité cruelle de les repousser impi- toyablement, de leur enjoindre, sous peine d'être reconduits par l a gendarmerie, de retourner dans leurs foyers. Que font alors ces infortunés, la plupart sans asile, sans argent» sans secours, hors d'état de supporter un nouveau voyage ? Dans Ie paroxysme de la souffrance et du désespoir, c'est effroyable à dire, leS uns se suicident, les autres lacèrent leurs papiers pour être en état à e vagabondage, d'autres commettent des délits, des vols, -pour être traités sous les verroux, où plusieurs ne tardent pas à expirer. De semblables actes de barbarie sont communs au petit nombre de villes en possession d'hôpitaux spéciaux. Ce n'est donc pas à Ly°n