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Itlî L.\ VILLE DE LYON. 183 Au surplus, les dillieultés sont encore autre pari. 11 est des cités Paisibles, tirées au cordeau, et qui sont vis-à -vis des autres ce que 'e rentier propre, exact, compassé, est à la foule active et incessam- m «nt occupée. Là , point de bruits, d'odeurs, d'embarras ; une famille occupe une maison, les rues ne sont jamais encombrées, toute in- dustrie suspecte est bannie. Telle n'est pas la ville de Lyon ; chaque 'uaison y est comme une cité h part où toute une population est en- tassée ; un seul escalier, une cour petite et sombre desservent la communauté. Quand cette population descend dans les rues pour se s affaires ou ses plaisirs, elle les remplit, elle les encombre et de s *s personnes et des fardeaux, voitures ou attirails que nécessite la v ariété infinie des professions et des industries. Ce n'est pas tout ; notre ville n'admet pas cette délicatesse qui ailleurs chasse hors des •Durs une multitude de fabriques, non-seulement insalubres, mais torot soit peu incommodes. Nous sommes obligés, (c'est notre cons- titution) de nous faire aux fumées noires, aux buées humides et nau- z eabondes, aux flux d'eaux tinctoriales, à toutes sortes d'odeurs, de wuits, d'ébranlements. Toutes ces fabrications ont des résidus dont u est très-difficile de se débarrasser. De là cette complication de rè- glements et d'ordonnances de police que nous avons signalée, tous <0rt bien combinés, fort sages, mais toujours difficiles, souvent im- possibles à exécuter ; non que les citoyens répugnent par caractère a ux habitudes d'ordre et de propreté, mais parce que ces règlements 0nt été obligés d'entrer dans une foule de prescriptions minutieuses comme les rapports auxquels ils s'appliquent. Les contraventions à ces règlements annuellement signalées au tri- bunal de simple police s'élèvent à environ six mille, sans y compren- ne celles qui sont jugées dans les mairies de faubourgs ; encore ce nombre serait-il infiniment plus considérable si les agents munici- paux n'employaient le plus souvent une indulgence nécessaire, usant d'avertissements et de prières plus que de repression, et ne dressant des procès-verbaux que dans le cas de manquements graves, ou de défaut de déférence à leurs avis répétés. Cependant, si l'on réfléchit lue l'amende jointe aux frais s'élève pour chaque contravention à ^ue moyenne de treize francs, on trouvera que la somme prélevée par «ette voie sur la population de la ville forme une charge assez lourde, kt sur qui pèse-t-elle ? Pour la plus grande partie sur la classe occu- pée, celle qui précisément est chaque jour aux prises et en contact av ec les ordonnances et les règlements. Et quand nous parlons d'une Moyenne de treize francs, pour une contravention, nous supposons