Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
158                     DE LA RÉUNION DE LYON

bres du Conseil remplissent en réalité un double mandai. Représentants
 de la commune,ils étendent leur sollicitude à tous ses intérêts moraux
 et matériels ; délégués/ par le Gouvernement, ils font exécuter les lois
 dans la limite des attributions de la police municipale. Depuis la der-
 nière Révolution, une loi transitoire a décidé que les communes au-
dessous de 6,000 âmes nommeraient leurs maires et adjoints.
    Le projet de loi exceptionnelle que le Gouvernement destine à régir
l'agglomération lyonnaise est une œuvre impolitique, injuste dans ses
prétentions, informe, incomplète, d'une application difficile, et l'on ne
saurait s'élever avec trop de force contre des empiétements qui dé'
pouillent le maire de Lyon de ses attributions les plus essentielles
pour en investir un Préfet de police, exerçant en outre les hautes fonc-
tions de Préfet du Rhône.
   Loin de nous la pensée de faire appel aux passions politiques ; nous
les écarterons avec un soin extrême de cette discussion. Mais à l'appui
de notre opinion si prononcée sur les vices de la loi soumise à l'exa-
men du Conseil général, nous devons faire remarquer que la presse
lyonnaise, même celle qui est très-favorable au pouvoir actuel, n'a
eu qu'un sentiment pour blâmer, à des points de vue différents, ta
présentation de ce malencontreux projet.
    Le Salut Public qui d'abord avait paru favorable à la réunion des
quatre communes s'exprime aujourd'hui en ces termes :
    « Nous espérons que, tout en adoptant le principe de cette fusion si
« importante au point de vue de l'intérêt du pays, le Conseil général
« demandera des garanties pour l'indépendance municipale complète-
 « ment sacrifiée dans le projet que nous avons publié. »
   Quant au Courrier de Lyon, sa critique va plus loin, car il nie ta
nécessité, pour Lyon, d'une nouvelle organisation municipale, avant
que la loi organique ait statué à l'égard de toute la France. On pour-
rait, selon ce journal, consacrer à Lyon un chapitre spécial contenant
quelques exceptions en ce qui concerne la concentration de la police,
en raison de l'importance politique et la position particulière d'une
agglomération si importante.
   Le Censeur repousse le projet d'une manière absolue.
   Ainsi, nous constatons sans opposition que le projet soumis au
Conseil général n'a encore reçu l'approbation d'aucune catégorie de
citoyens, si divisés pourtant sur les questions purement politiques-
C'est démontrer suffisamment combien le Gouvernement s'est fourvoyé-
   A-t-il, du moins, ainsi que le veut la loi, consulté les Conseils muni-
cipaux des villes dont il prétend confondre les intérêts? Même en ad-