page suivante »
1)L
LA RÉUNION DE LYON
ET DES COMMUNES SUBURBAINES.
Le Conseil général du Rhône vient d'être appelé à donner son avis
sur un projet de loi destiné à réunir les villes de Lyon, la Guillotière,
la Croix-Rousse et Vaise sous une même administration.
Cette prétention n'est pas nouvelle. Déjà , à diverses époques, après
nos troubles civils, le pouvoir déchu fit des tentatives qui n'eurent pas
de suites. Il a été question, tantôt de réunir à Lyon les trois commu-
nes, tantôt la Guillotière seulement, enfin on eût un instant le pro-
jet de réunir la section seule des Brotteaux en ajournant successive-
ment les autres adjonctions. Même réduit à ces proportions, le projet
présenta encore trop de difficultés pour l'accord des intérêts rivaux-
Le gouvernement actuel croit le moment plus propice à sa réalisa-
tion. Deux conseillers d'état se sont mis à l'œuvre; afin de concen-
trer la police dans une seule main, et aussi dans l'espoir fort incertain
de paralyser l'action de la démocratie, ils ont accepté, dit-on, le triste
mandat d'anéantir dans notre ville des franchises consacrées par plu-
sieurs siècles de possession.
Les franchises des communes ont leurs racines dans l'antiquité-
Des institutions qui survivent à tant d'agitations et de bouleversements
sont profondément assises dans les mœurs d'une nation.
Sous la domination romaine, dans les Gaules, on donnait le noi»
de villes municipes ou municipales, muneris participes aux villes
dont les habitants avaient obtenu de jouir des privilèges de citoyen5
romains, et qui se gouvernaient par leurs propres lois. Elles avaient
des édiles, des censeurs, des questeurs élus par elles et spécialement
chargés d'une partie de l'administration municipale.
Lorsque les Francs firent la conquête des Gaules, quelques v1llc?