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COUP-D'(ElL SUR L'ALGÉRIE. Entre deux océans d'azur, le ciel et la Méditerramiée, sur le flanc d'une verte colline, la ville d'Alger se dessine, blanche et régulière, et s'élève en forme de triangle, de la mer où elle jette son port et son môle avancé en promontoire, jusqu'au sommet, de la montagne où s'assied l'immense et autrefois merveilleux palais des anciens deys d'Alger, la Kasba. Elle parait de loin comme un vaste cimetière dont toutes les tombes se touchent, ou bien comme un assemblage de pier- res debout et prêtes pour la construction d'une cité. Rien ne semble respirer et vivre entre ces murs élevés, et cependant, à peine ètes- vous entré dans la racle, qu'une foule de barques remplies de figu- res étranges, fourmillent autour de vous ; et à mesure que vous avancez sur le porto, un mouvement extraordinaire, une popula- tion pressée et bruyante vous annoncent non seulement une ville habitée et vivante, mais encore un grand centre de commerce, un marché ouvert à toutes les nations. En quelques minutes vingt peuples différents passent sous vos yeux ; et chaque partie du monde semble avoir délégué quelques-uns de ses enfants dans la vieille cité des corsaires. C'est d'abord le Maure ou plutôt le Turc, naguère maître tout-puissant sur cette terre con- quise au nom de Mahomet, et qui garde encore dans son riche cos- tume, dans ses formes amples et sa large figure, dans ses allures graves et lentes quelque cho;e de dominateur. L'écharpe de cachemire roulée autour de sa tète, sa casaque de couleur éclatante, brodée d'or et d'argent, son large pantalon blanc serré sous le genou, son burnous de laine blanche aux franges de soie, rejeté sur son épaule, lui font un vêtement d'une richesse et d'une grâce tout orientales. Sa tête est ra- sée, sa barbe descend sur sa large poitrine ; ses jambes, aux larges contours, sont nues, ses pieds chaussés de babouches de maroquin qu'il dépose à l'entrée de sa maison ou de sa mosquée. — C'est en- suite le Juif dont le costume, avec les mêmes formes, se distingue par ses couleurs sombres; sa faille est souvent plus élevée, toujours moins