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IMPUTÉES AU GOUVERNEMENT. 103 Mais, Monsieur, le terrain économique était-il celui qui se prêtait le mieux à la démonstration de votre thèse? — Y êles-vous même dans la vérité ? — Ne préparez-vous point des positions trop avanta- geuses, je ne dis pas au socialisme, mais à la tyrannie soit des classes 'ettrées, si elles reprennent leur domination naturelle sur le suffrage universel ; — soit aux classes illettrées, si le socialisme parvient à s'emparer, d'une façon durable, de leur conscience électorale ? Comme vous n'imaginerez pas un gouvernement sans impôt ; corn- ue l'État a, de droit naturel, la main dans la poche de tout le monde, v ous ne pouvez pas poser une question de principe sur le terrain éco- nomique. —C'est une question de plus ou de moins. — L'État prendra tr «p ou trop peu d'argent ; — il le prendra plus ou moins judicieuse- ment, ici ou là ; — il l'emploiera plus ou moins utilement : — ce sont la des discussions de fait et de détail, non de principe. Par exemple, un gouvernement qui prétend prohiber la libre discus- sion de son propre principe d'autorité (suivant la théorie de M. Thiers), Ce gouvernement commet un crime contre les minorités, et surtout contre la nation qui a intérêt à connaître la vérité par la discussion. 11 n'y a pas ici de plus ou de moins : c'est un dogme et un dogme a bsolu sous la souveraineté populaire. Mais que l'État établisse un impôt sur le revenu ; — qu'il l'établisse dans telles ou telles quotités ; sur tels ou tels chiffres proportion- nels ou même progressifs : vous pouvez trouver l'impôt mauvais, mal c °nçu, mal réparti ; — et plus tard, mal dépensé; — vous pouvez démontrer tout cela, et vous ne pourrez pas dire qu'un droit inviolable a it été violé ; qu'une tyrannie ait été exercée ; que la majorité ait abusé de son pouvoir. Cette distinction vous parait-elle trop métaphysique ? — Voulez- v °us que je la démontre par la raison pratique ? Admettons qu'il ait été commis quelque grande iniquité dans le do- maine économique ; dans la répartition ou l'emploi de l'impôt. Si cette in iquité est jugée telle par la conscience générale, j'affirme qu'elle ne durera pas, qu'elle sera promptement rétractée par le législateur, si les droits inviolables des minorités ont été respectés ; si la liberté de