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                DES TENDANCES SOCIALISTES

                                     DU




   GOUVERNEMENT EN FRANCE.
                                (SUITE).




                                 Il n'est pas do pays où la manie de trop gou-
                               verner ait pris de plus profondes racines qu'en
                               France et où elle ait causé plus de mal.
                                                        JEFFERSON.




    Nous faisions remarquer, au commencement de cet article, combien
 les prétentions des ouvriers qui demandaient le droit au travail après
 les journées de février et les prétentions des protectionistes qui, plus
 heureux, ont obtenu depuis longtemps le monopole du marché français,
 avaient de l'analogie entr'elles. Nous avons expliqué comment le droit
à la protection et le droit au travail n'étaient, en définitive, qu'une
 seule et même chose sous deux noms différents, et pouvaient se défi-
nir l'un et l'autre : le droit donné à certains producteurs d'imposer à
la société la consommation de leurs produits. Nous avons ajouté que
le gouvernement en mettant son action au service de l'un de ces droits,
se faisait l'applicateur d'une théorie socialiste, et en repoussant les
conclusions de l'autre, se rendait coupable d'une iniquité aux yeux des
intéressés, d'une inconséquence aux yeux des logiciens. Le régime
protecteur, en effet, n'est pas autre chose que le commencement, l'ap-
prentissage du régime socialiste ; et, en examinant les choses avec at-
tention, nous sommes obligés de reconnaître, malgré l'invraisem-
blance, que ce qu'il y a de plus socialiste en France, c'est précisément
ce qui devrait l'être le moins, c'est-à-dire le gouvernement.
   Si l'on voulait prendre une à une toutes les réclamations socialistes,