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CHRONIQUE POLITIQUE. 61 maître avec tant d'opiniâtreté, nous ne pouvons nous empêcher de prendre un certain intérêt à leurs recherches, et de reconnaître qu'ils méritent de réussir. Ce qui nous afflige, c'est de rencontrer ces exagé- rations, môme dans la bourgeoisie, qui devrait être affranchie la pre- mière de ces idées préconçues. Il est difficile de comprendre comment elle peut s'abuser sur les tendances naturelles et durables des gouver- nants républicains, et n'y voir que la fin de son influence politique, la ruine de tous ses intérêts, et le renversement de tout ce qu'elle a mis de réellement juste et de réellement bon dans les lois positives, dans 'es mœurs et les instincts politiques de son pays. Comment ne s'aper- Çoit-elle pas que la République est la conséquence logique de ses prin- cipes ? la réalisation de cet avenir d'enrichissement par le travail vé- ritable et non par le jeu, de sollicitude pour les intérêts matériels, de Politique sage et peu ambitieuse à l'extérieur, qu'elle rêvait, sous les gouvernements précédents, mais dont elle ne jouissait pas ? Comment ne s'aperçoit-elle pas que nous sommes déjà arrivés à ce ré- sultat par la force des choses,plus encore que par les effets des hommes? °tre gouvernement n'est-il pas un gouvernement à tendances moyen- nes . les hommes qui sont au ministère, aujourd'hui, ne sont-ils pas pression des intérêts et des opinions de la bourgeoisie ? Ils étaient à Peme possibles, sous le règne de Louis-Philippe; ils sont presque né- cessaires, sous la République. Et, de bonne foi, pourrait-il en être au- trement ? Le caractère distinctif du régime républicain est d'être le gou- vernement des majorités réellement constatées. Une majorité ne peut se constituer que par et pour un intérêt général : soutenir qu'une majo- r e , quand la nation entière est consultée, peut être autre chose que la '^Présentation d'un intérêt général, impliquerait un non-sens. Or, l'inT tei 'êt général s'est-il jamais trouvé dans les partis extrêmes et dans les ex