page suivante »
56 DES CONSEILS DE h'AGRICULTURE
son zèle et sa paternelle sollicitude dans les crises violentes, qui ont
agité notre ville, depuis la Révolution de février. Son projet si fécond,
si sagement combiné d'une caisse de retraite pour tous les travailleurs
de l'industrie des soies, doit lui valoir la reconnaissance générale (1).
Dernièrement, elle vient d'envoyer plusieurs ouvriers ou chefs d'a-
telier étudier les produits de l'industrie à l'exposition de Paris. On
peut se rappeler encore qu'elle seule a réalisé la pensée d'une exposi-
tion des tissus de l'étranger, seul moyen utile de réveiller l'émulation
de notre fabrique par le tableau du progrès de ses rivales.
On peut dire que la chambre de commerce de notre ville a toujours
été, par son esprit large et libéral, à la hauteur de sa mission. Et ce
n'est pas elle qui peut redouter de voir introduire dans son sein des
chefs d'atelier que leur expérience et leur moralité ont fait porter aux
conseils des prud'hommes par l'élection combinée des ouvriers et des
patrons (2). Les uns et les autres ne pourraient que gagner à ces dé-
libérations communes,qui dissiperaient bien des préjugés réciproques,
et cimenteraient l'union de deux classes que les malheurs des temps
avaient pu rendre défiantes et hostiles.
Les considérations qui précèdent doivent suffire pour indiquer dans
quel esprit devraient être reconstitués les conseils spéciaux de la pro-
duction.
Une esquisse à grands traits indiquera les dispositions principales
de cet essai d'une organisation plus générale de la représentation agri-
cole et industrielle.
La représentation agricole a trois degrés :
1° Le comice agricole du canton ;
2° La chambre agricole du département ;
3° Le conseil supérieur de l'agriculture.
Le comice agricole est composé du juge-de-paix, du conseiller gé-
néral et du conseiller d'arrondissement du canton. Chaque commune
ou réunion de communes de 1,000 à 2,000 âmes envoie un délégué
nommé par le conseil municipal. Le comice, ainsi composé, choisit,
parmi les souscripteurs volontaires, trois agriculteurs pour compléter
(i) La pensée première de ce projet utile vient de l'initiative d'une commission
de fabricants.
(a) D'après la loi du «7 mai i8' ( 8, les patrons choisissent trois candidats
pour une nomination à la prud'hommie, les ouvriers trois également. La liste est
publiée et affichée. Sur cette liste de candidats, les patrons procèdent à l'élection du
prud'homme ouvrier et les ouvriers à celle du prud'homme patron.