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ET DE L'INDUSTRIE. 53 cratique, en faisant concourir, par une combinaison ingénieuse, les deux ordres à l'élection de leurs arbitres respectifs, et en établissant l'égalité du nombre dans la composition du tribunal. Aussi, depuis cette heureuse et légitime rénovation, le nombre des conciliations amiables a-t-ilpris un développement considérable, sous le patronage de ce tribunal de famille. Le système de la représentation des forces productives consiste maintenant, pour l'industrie, dans les chambres de commerce et des arts et manufactures exclusivement composées de patrons, et du con- seil des prud'hommes, où les deux classes se trouvent réunies. Au sommet, s'élève le conseil central de l'industrie, dont la composition est attribuée, partie au ministre, partie à l'élection des chambres de commerce et des chambres consultatives des arts et manufactures. L'agriculture, dont la puissance productive est bien supérieure à celle de l'industrie, dont la population laborieuse est au moins trois fois plus grande, n'a ni mandataires, ni représentants vraiment dignes de ce nom. Les comices agricoles, dont les membres ne sont que des agronomes de bonne volonté, sans délégation, sans mandat, forment, au canton îural, le seul organe de l'agriculture; organe sans puissance, sans écho, sans action, sans finances suffisantes, et dont l'influence s'est à peine fait sentir, malgré tout le zèle dont les membres souscripteurs peuvent être animés. Au % ~d es sus du comice agricole et à une hauteur immense, on ne trouve plus, à part quelques sociétés d'agriculture, dont les délibéra- tions sont purement théoriques et privées, que le conseil général d'a- griculture, dont tous les membres sont nommés par le ministre. 11 y a donc, entre ces deux termes si éloignés, une lacune à combler, un vide a remplir, en établissant par département une chambre agricole, des- tinée à relier le comice au conseil supérieur de l'agriculture. Les conseils généraux de la production tiennent, au siège du gou- vernement, une courte session annuelle , délibérant sans publicité réelle, et n'émettant que des vœux qui se perdent en fumée. C'est là tout le système de la représentation spéciale des agents de la produc- tion. On peut reprocher avec raison à cette organisation d'être incom- plète, sans liaison hiérarchique, et de n'aboutir, à peu près, qu'à la stérilité. On a demandé,plus d'une fois,que les lacunes que nous avons signa- lées fussent comblées par l'adjonction de pièces isolées à ajouter à l'appareil entier. Ainsi, le conseil supérieur d'agriculture a sollicité,