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                              NOTRE BUT.                               5

    La République doit, sans le briser, refaire le moule administratif
de l'Empire. La France étouffe emmaillotée dans ces langes dont Napo-
léon avait si bien su l'envelopper au profit de sa grandeur personnelle,
et dont les monarchies constitutionnelles, après lui, avaient à peine
relâché les étreintes, tant ce régime servait bien les intérêts dynas-
tiques.
    H faut maintenant que la liberté soit partout, en haut comme en
bas ; il faut que tous les membres du corps aient leur spontanéité
et qu'ils se meuvent d'un mouvement propre et libre , dans la sphère
de l'unité nationale.
    C'est à ce point de vue que doit être étudiée la vitalité de celle
agglomération de population dont Lyon est le centre, le lien et le
représentant naturel vis-à-vis de la nation entière.
     Nous voulons donc essayer de présenter un tableau en raccourci
 de la société qui nous entoure, non pour en grossir les verrues, pour
 «n exagérer les beautés, mais en nous plaçant sans passion, sans
 engouement, dans cette vérité moyenne du philosophe et du publiciste.
     Lorsque dans la solution des problèmes politiques on cherche moins
 à faire de la fantaisie que du vrai», du simple et du possible, on ne
  risque guère de s'égarer, et si l'on ne peut ni séduire ni passionner,
  en revanche on n'a à craindre ni la complicité des folies, ni l'amer-
  tume des déceptions.
     Bon sens et bonne foi, c'est une boussole qui mène bien droit,
  sinon bien haut. Nous ne suivrons pas d'autres guides dans ces étu-
  des d'administration publique.
     Si nous devions faire l'inventaire des richesses intellectuelles et
  matérielles que l'homme par son travail accumule sans cesse au pro-
  fit du présent et de l'avenir ; si nous devions calculer les forces qu'il
  met en mouvement dans cette œuvre de civilisation et analyser l'a-
   gencement de la ruche sociale dans laquelle il vient apporter à chaque
   heure le miel de son génie, c'est d'abord la terre, notre première
   nourrice, qu'il faudrait prendre pour point de départ.
      Pour nous, habitants du climat rhodanien, n'est-il pas d'un grand
   intérêt d'étudier l'état de l'agriculture de nos contrées, et d'en com-
   parer la force productive avec les régions voisines ? De ces recherches
   ne sortirait-il pas la même plainte qui s'élève de tous les champs de la
   France ? Pourquoi le travail agricole n'occupe-t-il pas le rang qui lui
   appartient dans la sollicitude de l'Etat ?
      Jusqu'à ce jour, les gouvernements ont dédaigné cette bonne mère
    des peuples, pour jeter toutes leurs faveurs à sa sœur rivale, l'indus-