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646                                        FONDATION

esprits les plus élevés à rechercher les améliorations possibles dans la
condition décelasses laborieuses.
    Déjà un grand pas avait été fait dans cette voie ; la Caisse d'épargne,
 qui ne date, en France, que de 1818, avait reçu un large développe-
ment. Elle mettait à l'abri de la solvabilité suprême de la nation les
petites économies des classes ouvrières. En les rendant productives,
 on leur enseignait la prévoyance par la puissance de l'accumulation du
denier du travail. L'épargne, a dit M. de Cormenin, est avec la reli-
gion le plus grand moralisateur du •peuple ; car cette épargne , s1
bafouée par certains sophistes qui ne vivent que du paradoxe, est la
mère de l'aisance, et quelquefois de la richesse. C'est à la réserve des
jours heureux à pourvoir aux mauvais jours, à assurer le sort de la
vieillesse, en élevant au bien-être la famille, qui rendra au père ce
qu'elle a reçu de lui dans l'âge de la force et du travail. Cependant,
l'épargne est difficile, en raison des chômages prolongés, des adver-
 sités inattendues, des accidents imprévus qui peuvent mettre l'homme
le plus laborieux dans l'impossibilité matérielle de pourvoir, par le
 travail, aux besoins de sa famille.
    11 fallait, à côté de la Caisse d'épargne, une autre institution de pré-
voyance qui put, par d'heureuses combinaisons, parer aux accidents
 qui suppriment le travail et qui, en même temps, fût à même d'as-
 surer au travailleur une ressource pour ses vieux jours, au moyen
 d'un prélèvement insensible sur chaque journée de travail.
    L'institution existait, elle était toute inventée ; il ne s'agissait que
 de l'asseoir sur des bases plus larges et mieux calculées d'après les
 données et les faits de la condition humaine.
    L'assistance mutuelle est la fin de toute société, a dit M. de Gérando,
 dans son beau livre de la Bienfaisance publique (1); aussi, a-t-elle
 été pratiquée de tout temps. Les petites sociétés de secours mutuels
  remontent à la plus haute antiquité. On voit un faible groupe d'hom-
 mes, dont les,besoins sont semblables, se réunir, se conl'édérer, sous
 des noms différents,niais toujours dans le même but: celui de se ga-
 rantir mutuellement le bénéfice des forces de l'union sur l'isolement.
  Cette pensée d'assistance fraternelle s'est prolongée, d'âge en àgc,
 jusqu'à nos jours.
    En Allemagne, aux Etats-Unis, les sociétés do secours mutuels son*
  très-répandues.

    ( i ) Voyez, dans le livre de M. de Gérando, le chapitre si complet des Sotk'lis   de
 pn'roijaiice   il d'mshtunre   IIII:IIII'IIC, lome III, ]>. 5-, — i S 3 y .