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                        CHRONIQUE MUNICIPALE.                          439

de tous, s'effacent les individualités ; voilà pourquoi il faut à un peuple
des lois qui s'occupent de la santé publique, des lois qui obligent cha-
cun, pour le bien commun, à se conformer aux mesures générales qui
intéressent la salubrité dans les villes comme au milieu des campa-
gnes. C'est à ce besoin d'une incontestable utilité que nous devons les
'ois et ordonnances en vertu desquelles les Administrations locales
exercent leur action sur tout ce qui est du domaine de la salubrité.
   Mais, jusqu'à présent, cette action s'est arrêtée au seuil des habi-
tations. L'inviolabilité du domicile a été pour elle une barrière infran-
chissable, et l'on s'est accoutumé à cette idée, que la loi avait sage-
ment fait en prescrivant des mesures qui assignaient cette limite aux
investigations et aux actes de l'Autorité. Le temps est venu où cette
erreur, ou plutôt cette hérésie sociale doit être combattue. Aujour-
d'hui, le droit individuel doit être sacrifié au bien-être et au salut de
tous, et c'est avec raison, en s'appuyant sur les vrais principes en
matière d'utilité publique, que M. de Melun a fait, à l'Assemblée
législative, une proposition sur l'assainissement des logements insa-
lubres. Renvoyée à la Commission générale de l'assistance, cette pro-
position a été l'objet d'un remarquable rapport rédigé par M. Henri de
Riancey. Ce document ne sera pas le moins précieux, le moins utile
de tous ceux qui doivent composer l'ensemble du travail sur l'assis-
tance. La question y est largement traitée, profondément étudiée sous
les trois points suivants: 1° l'état des logements affectés à la popu-
lation laborieuse et pauvre ; 2" les plaintes dont cet état a été l'objet ;
3° les remèdes que la Commission propose d'y apporter.
   Nous avons vu avec une vive satisfaction que la Commission,
«'inspirant des vues philanthropiques de l'auteur de la proposition,
était d'avis d'armer l'Autorité de pouvoirs suffisants, pour que son
action pût s'étendre jusqu'à l'intérieur des maisons d'habitation. C'est,
selon nous, un pas immense fait dans la voie des .améliorations que
réclame si vivement le pays, sous le rapport des logements habités
par les indigents et les ouvriers. J)ans les grands centres manufactu-
riers, l'état dans lequel se trouvent la plupart de ces logements est tel
lue, d'après les rapports des hommes compétents, la mortalité y suit
une progression effrayante, surtout parmi les enfants.
   Considérée au point de vue de la mobilisation, la mesure produira
d'utiles effets, en ce que l'habitation qui est une des conditions les
Plus importantes de la vie du pauvre et de l'ouvrier, aura pour lu
plus d'attraits, dès qu'il sera assuré d'y trouver un air pur et salubre