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•500 LE LIBRE-ÉCHANGE A LYON. Je crains bien encore que cette richesse de langage, ne serve qu'à voiler l'obscurité de la pensée. En effet, l'expression fourriériste gravitation, peut se traduire, si je ne me trompe, en langue vul- gaire, par penchant, aptitude, tendance. Ainsi quand vous dites qu'une nation gravite socialement vers tel ou tel genre de travaux, vous pensez qu'une nation à un penchant, une tendance naturels, à diriger son activité industrielle dans telle ou telle voie de pro- duction. Vous ajoutez qu'il faut trouver et pratiquer cette loi ; vous avez raison, et lus libre-échangistes n'ont pas d'autre but, seulement vous croyez qu'un peu de protection, c'est-à -dire un peu de contrainte, est indispensable à cette « découverte et à cette pratique»; eux ne demandent que de la liberté, et voilà en quoi vous différez. Qui a tort de vous ou d'eux? je vous en fais juge vous- même: comment trouverez-vous la libre et naturelle tendance d'un peuple vers une industrie, en l'attirant au moyen de la protection, vers une autre industrie? Comment pratiquerez-vous celte loi, si vous maintenez des causes artificielles de déviation? Et pour parler votre langue, comment jugerez-vous de la gravitation d'un corps, si vous le sollicitez dans une autre direction, par une attraction arbitraire? vous reconnaissez vous-même dans un autre passage que la « protection absolue force ou contraint la nature, « et vous infligezainsi vous-même un démentià votreproposition; mais direz-vous : je ne parle que de la liberté absolue. Cette distinction ne vous servira pas de refuge contre le reproche de contradiction ; car si la protection absolue force la nature d'une manière absolue ; une protection incomplète, la contraindra à un moindre degré, il est vrai, mais la contraindra toujours dans la proportion de son intensité. Nous ne voulons pas heurter phrase contre phrase, la lettre de M. D. pour en faire jaillir la contradiction. Ce serait un travail facile, car on ne fait pas de l'éclectisme entre deux systèmes, qu'ils soient tous deux erronnés ou que l'un d'eux représente la vérité et l'autre l'erreur, sans fournir à ses adversaires l'occasion fré- quente de reconnaître des déductions sans rigueur logique. Nous préférerions de beaucoup parvenir à comprendre, d'une manière exacte, l'opinion économique, le système de M. D. ; mais