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498                 LE LIBRE-ÉCHANGE A LYON.

échange pouvaient dispenser les partisans de celui-ci d'une réponse,
ils la devraient néanmoins, à la politesse et à la bonne foi de leurs
contradicteurs. Car il est juste de constater que, si les libre-
échangistes ont rencontré dans plusieurs villes des ennemis
passionnés, s'armant contre eux des moyens dont Basile a fait la
description et l'éloge, rien de semblable n'est arrivé dans la
nôtre. Ils n'y ont pas encore été traités de fauteurs de troubles et
d'agents de la perfide Angleterre; on s'est contenté de taxer leurs
prétentions de folie et leurs doctrines d'imprévoyance.
   Il est peut-être nécessaire de dire un mot des circonstances qui
ont amené la polémique sur le terrain du libre-échange. Le Courrier
avait pris l'initiative; renonçant à des doctrines presque incon-
testées jusqu'à présent, il avait entrepris sans restriction et sans
ambiguité la défense de la liberté commerciale; une série d'articles
où la question était traitée au point de vue de l'iniérêt général et de
l'intérêt spécial de nos industries avait déjà paru dans ses colonnes,
et il semblait que rien ne devait interrompre cette exposition des
doctrines de la liberté commerciale, lorsqu'une lettre, signée par
un fabricant de soieries, vint commencer les hostilités. Cette lettre,
d'une rédaction vague et obscure semblait plutôt devoir compliquer
ou faire dévier la discussion que la simplifier; au reste, elle annon-
çait une seconde lettre, où l'auteur démontrerait la justesse de ses
propositions. Lorsque celle-ci parut allégée sagement d'une partie
des conclusions contenues dans la première, et qui avaient rapport
aux irrigations, aux chemins vicinaux, etc. elle fut accueillie géné-
reusement par le Courrier, qui lui donna une hospitalité de quatre
colonnes; mais il ne jugea pas à propos de lui adresser une réfuta-
tion particulière. Soit lassitude, soit dédain, il s'en référa à ses
articles précédents, et il avait le droit de le faire, car ils répondaient
suffisamment, quoique d'une manière générale, à tout ce qui était
contenu dans la lettre de son correspondant. Cette lettre n'a donc
pas reçu de réponse directe et détaillée, et on ne trouvera pas
déplacé que nous revenions sur quelques-unes de ses assertions.
  Mais si nous jugeons cette entreprise utile, nous ne la croyons
pas très aisée : M. D. n'a pas un style bien clair. A Dieu ne plaise
qu'en parlant de ce défaut, que l'honorable écrivain reconnaît du