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DANS LF.S UNIVERSITÉS DE L'ALLEMAGNE. 383 Mohlcr , ouvrages qui ont contribué à faire naître une science inconnue aux siècles passés, et qui sous le nom de Symbolique retrace dans le seul intérêt de l'histoire les divers développements que la doctrine chrétienne a reçus dans les différentes églises. Il convient néanmoins d'ajouter que les divergences qui séparent le Protestantisme du Catholicisme affectent parfois déjà dans cet ouvrage, sous la plume de l'au- teur, des formes philosophiques sous lesquelles on ne recon- naît qu'avec une certaine difficulté les doctrines respectives des deux églises. Par contre le point de vue hégélien domine chez Baur dans sa Gnose , livre qui par son sujet, et surtout par la manière dont ce sujet est conçu et traité, appartient plus particulièrement à la littérature philosophique. Ce livre m é - rite d'être cité à côté des travaux érudits de Néander et de M. Matter sur ces matières ; plus d'une fois l'auteur com- bat ses prédécesseurs avec un talent qui ne peut que contri- buer à éclaircir les questions. Los doctrines qu'on a cou- tume de désigner plus spécialement sous le nom de doctri- nes gnosliques, sont également difficiles à résumer et à clas- ser. Baur propose une nouvelle division de ces systèmes, et essaie de la fonder sur une nouvelle analyse de l'essence du gnosticisme. De grandes innovations introduites à cet égard distinguent le travail du théologien de Tùbingue ; mais ce qui le caractérise encore davantage, c'est que Baur identifie le gnosticisme chrétien avec la philosophie du christianisme, et étend par suite d'une manière étrange ce qu'il appelle l'histoire des syslèmes gnostiques. Exposer à propos de Va- lentinien et de Marcion les théories de Schelling, de Schleier- macher et de Hegel, et donner à toutes ces doctrines la dé- nonciation de tendances gnostiques, c'est prêcher contre le langage universellement reçu, et oublier que le sens du terme en question est fixé depuis longtemps d'une manière