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128       m: LA TRAVERSÉE DE LA VILLE DE LYON
fasse l'acquisition des vingt-cinq principales voies ferrées du
territoire, pour qu'il puisse en abaisser les tarifs et les livrer
ainsi à l'usage de tous. D'ailleurs, en Angleterre, la popu-
lation n'est pas composée des mêmes éléments qu'en France.
Il n'y a pas, en Angleterre, une classe moyenne dont il
faille nécessairement tenir compte. Il y a, d'une part, de riches
industriels et de grands propriétaires qui, à eux seuls, pos-
sèdent presque toute la fortune publique; de l'autre, une
population pour la plupart misérable, à qui on jette le gâ-
teau de ta taxe des pauvres, pour ne pas en être dévoré.
Tout se vend en Angleterre, tout doit s'y acheter, et malheur
à qui ne peut payer, pour lui l'on est sans entrailles, à
moins qu'on en ail peur.
   Il est bien singulier qu'un semblable état social fasse l'ad-
miration de plusieurs de nos hommes politiques, et que, dans
toutes les questions d'organisation intérieure, ils nous le don-
nent comme le meilleur modèle à suivre. Ils ne voient donc pas
que ce n'est qu'un mélange de barbarie et de civilisation. C'est
un vieil édifice du moyen-âge qui, malgré ses réparations de
chaque jour, se lésarde et menace de crouler. Étrange modèle
à suivre pour qui veut édifier pour les besoins de notre temps
et surtout pour ceux de l'avenir.
   Dans les tarifs que la loi de 1845 a introduit dans le cahier
des charges, les droits de péage forment les deux tiers du prix
des places, el le transport n'y entre que pour un tiers : ces
deux droits additionnés donnent, par kilomètre et par voya-
geur, 10 centimes pour les voitures de première classe, 7
centimes 1/2 pour celles de seconde, 5 centimes 1/2 pour
celles de troisième; plus l'impôt d'un dixième perçu par
l'élalsur le transport .Voici d'ailleurs le tableau de répartition: