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4                          LA BOURSE.

    A la hausse il avait monté ses batteries,
    Trop ferme, il ne sut pas à temps virer de bord,
    Quand novembre écrasa l'Orléans et le Nord ;
    Et l'on dit que N..., trop constant à la baisse,
    Renonce à radouber les trous faits à sa caisse.


    C'est qu'il ne suffit pas, pour empocher de l'or,
    De vendre ou d'acheter ; il faut savoir encor
    Parfois se contenter d'un mince bénéfice,
    De la perte à propos avaler le calice,
    Toujours, môme en gagnant, craindre de s'enfourner
    Dans un bourbier sans fond, savoir se retourner
    El, d'un pied ferme, à temps s'arrêter sur la pente ;


    Car, une fois menés par cette fièvre ardente,
    Sans chercher les profils de Béguin ou Guillou,
    Des milliers d'étourneaux se sont cassés le cou.


    Hélas ! que j'en ai vu tomber dans la débine !
    L'un voulait seulement, sur une taille fine,
    Jeter un schall Grillet : le chemin d'Orléans
    Lui mangeait, en deux mois, cinquante mille francs.
    L'autre aimait trop le bal (le bal du Cotisée),
    La tulipe orageuse et la valse embrasée,
    Les piquants débardeurs, les soupers chez Victor,