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,'iO DK L'ÉTAT ACTUHX DE LA PIJIL0S0PH1IC à tout ce monde infini de phénomènes , dire que leur sim- plicité n'est conciliable qu'avec le seul attribut de l'existence, tout en introduisant furtivement et d'une manière arbitraire dans le système la variété des qualités, rapporter enfin à la coexistence des entités primitives les faits évidents qu'on ne saurait concilier avec ces suppositions gratuites, c'est là h a - sarder une doctrine que nous ne nous sentons pas le courage d'accepter. Les hypothèses de Harlenstein, en tout ce qui concerne la simplicité des monades, bien loin de porter quel- que lumière dans les idées généralement reçues et dans les données de l'expérience, ne font qu'embrouiller nos pensées, et heurtent de front l'observation avec toutes les inductions qu'on peut en tirer. Pour donner une explication de la di- versité des réalités existantes, il ne suffit pas de la ramener à une multiplicité d'unités primitives. Il faut encore supposer dans ces unités des différences originelles, intimes et caracté- ristiques, qui, dès le commencement, faisaient de chacune d'elles une individualité parfaitement distincte du nombre infini des autres monades. Il faut ajouter, au principe de l'existence d'une foule de réalités primordiales, le principe (de Leibnilz) de la non existence des indiscernables, c'est-à - dire cet axiome en vertu duquel il n'y a dans tout l'univers ni deux êtres absolument semblables, ni deux monades entre lesquelles aucune diversité ne fût à découvrir. Le herbartia- nisme, qui a de très grands rapports de ressemblance avec la doctrine métaphysique de l'illustre penseur que nous venons dénommer, n'aurait pu que gagner en suivant encore à cet égard ses traces, et en s'atlachant à rester fidèle sur ce point aussi à ce génie universel dont la gloire est regardée encore aujourd'hui comme une gloire nationale en deçà comme au- delà du Rhin.