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DU COURS DE ZOOLOGlfc. 289 raître, et il jette dans ce monde, alors imbu des idées cartésien- nes, ces questions qui durent paraître étranges: les animaux ne sont-ils pas des êtres intelligents, n'ont-ils pas peul-êlre une ame impérissable? Et ne serait-il pas permis de classer ces êtres d'après leur manifestation d'instinct et d'intelligence à divers degrés? Lamark eut plus d'un rapport avec Charles Bonnet. Ce zoologiste a répandu dans ses ouvrages une philosophie que l'on trouve portée à un haut degré de pénétration et de sin- gularité. Tout au contraire de Platon, Lamark a voulu démon- trer que l'homme est né de l'espèce la plus inférieure des êtres. Selon lui, il n'y a pas eu de création d'espèces primiti- ves qui se sont perpétuées telles; mais une espèce a commencé une série de transformations de plus en plus complexe d'or- ganisation, et ces transformations organiques successives ont constitué toutes les espèces animales. Lamark porte aux ex- trêmes cette idée d'affiliation et celte forte tête, d'abstractions en abstractions, nous entraîne logiquement dans la résolution des problêmes les plus ardus de la création. Partisan déclaré de la génération spontanée, il considèrela matière créée comme douée par la divinité de la puissance organisatrice qui doit en- trer en action selon les conditions accidentelles de son exis- tence. Lamark expose, d'après ces principes, la coordination du règne animal, et le fonde sur l'irritabilité, propriété carac- téristique de l'animal. 11 forme, dans ce règne, quatorze classes rangées selon le développement progressif de l'organisation, en partant du plus inférieur des animaux, et il les range selon six degrés d'irritabilité ; de là cette distinction des animaux en intelligents, sensibles et irritables ou apathiques, et cette dis- tinction, non moins remarquable, des animaux en vertébrés et invertébrés (1). t a ; 0 Au iel" uVgié, hit'usoire.s. — Polypes. VJ