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1 V4 l)K I.'lLLUSTRATlON TYPOGRAPHIQUE. diolisnie, tous les divers types du laid, du ridicule, voilà ce qu'on s'efforce de produire au grand jour. On évoque du fond d'une imagination moqueuse les formes les plus igno- bles que la nature humaine puisse revêtir, sous le prétexte de la moraliser. Ah! lorsque l'admirable Hogarth, dans une série de scè- nes allégories, voulut nous montrer les déplorables consé- quences d'un mariage à la mode, donna- t-il à ses héros des physionomies hideuses, des expressions idiotes ,• et, pour avoir renoncé à ce facile moyen d'égayer les yeux aux dé- pens du bon goût, n'en a-t-il pas moins atteint son but, et n'a-t-il pas fait saillir de l'ensemble de ses estampes les hautes vérités qu'il voulait y établir. C'est qu'il y a loin de - la morale en actions d'Hogarth à cette satire grimaçante où la charge remplace l'énergie, et où l'on cherche moins à édi- fier les spectateurs par des exemples, qu'à les égayer par l'i- mage de personnages ridicules; l'une offre des leçons, l'autre des caricatures, ; l'une instruit les hommes, l'autre fait rire à leurs dépens, sans profit pour eux. Quand Gallit grava les malheurs de la guerre, une pensée philanthropique présidait à cette série d'eslfopiés el de misé- rables couverts de haillons, qu'il faisait passer procession- nellement sous son énergique burin. Il voulait montrer les conséquences terribles el nécessaires du plus grand fléau du monde : la guerre. Et l'horreur qu'inspiraient les victimes de ce barbare conflit des nations, en faisait ressortir toute l'atrocité. Mais quel sentiment fait naître la peinture d'êtres dégradés, contrefaits, hideux, sinon le dégoût ou l'envie de rire aux dépens de difformités ou de misères qui devraient exciter notre pilié. La peinture même exagérée des travers de l'esprit peut servir à nous en garantir, mais tous les genoux cagneux de l'illustration la plus goûtée du monde ne peuvent redresser la