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«ANS LES UNIVERSITÉS DE L'ALLEMAGNE. 35 universelle de nos jours, de réduire tout, bon gré mal gré, à l'unité; mais quelles que soient les formes sous lesquelles se présente un scholaslicisme qui veut imposer un moule uni- forme aux diversités existantes, quels que soient les noms glorieux dont cette tendance puisse se prévaloir, la conscience repoussera toujours ces prétentions arbitraires : elle rie ces- sera de proclamer à haute voix que les faits sensibles, les faits volontaires et les faits rationnels sont irréductibles, que sentir, vouloir et connaître sont trois modes essentiellement différents de notre vie spirituelle. Quelque haut que nous placions l'intelligence, nous ne lui sacrifierons ni l'amour ni la liberté. Passons sous silence tout ce qu'il y a de bizarre à considé- rer les perceptions de l'ame comme des actes par lesquels l'esprit humain tend à se conserver lui-même vis-à -vis des objets qui sont en rapport avec lui. Cette définition de l'idée n'est qu'un des résultats de Terreur qui a déterminé Herbart et son école à baser leur psychologie sur la métaphysique au lieu de faire avec soin le contraire. Drobisch regarde ce procédé évidemment entaché des vices de l'apriorisme comme possible, comme praticable, comme utile; mais il prétend avoir suivi, dans sa Psychologie expérimentale une tout autre route, et n'avoir établi ses résultats que sur l'expérience in- terne, sur les faits de la conscience. 11 nous est impossible d'accorder qu'il ait réussi dans cette entreprise. Sa théorie serait inexplicable si l'on ne tenait pas compte de l'influence que la monadologie de Herbart a exercée sur les conceplions psychologiques du disciple. Et comment, du reste, serait-il possible de suivre la voie purement expérimentale, quand on se propose non pas de se soumettre aux faits, quelles que soient les vérités qu'ils proclament, mais d'étayer, au moyen de l'observation, une doctrine déterminée à l'avance? Si telles sont les restrictions que nous devons mettre Ã