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DE LUOMME El UE L'HUMANITÉ. 237 d'un secours d'en haut cette Humanité créée nue, faible, igno- rante, inhabile à tirer de la terre l'aliment de sa vie corpo- relle, incapable de distinguer dans ce qui l'entourait les cho- ses nuisibles des choses utiles, impuissante à créer les con- ditions et les éléments de sa vie morale et intellectuelle par l'établissement d'une société heureuse et par la conquête scientifique de la vérité ? Dieu pouvait-il l'abandonner à elle-même, aussitôt après lui avoir donné la vie, et lui r e - tirer les moyens de conservation et de développement, sans lesquels elle ne pouvait s'ouvrir la voie de sa destinée ? Avait-elle donc en elle une force suffisante et, dans la na- ture qui lui est inférieure, des conditions assez favorables pour exploiter et gouverner le globe dont la royauté lui est dévolue? Non, non ! qu'un doute irréligieux ne vienne point combattre dans notre esprit l'affirmation du sens commun, les données de l'induction et les preuves historiques. Pou- vons-nous croire que l'Humanité fasse exception aux lois de l'unité universelle ? Quand tout dans l'univers nous montre l'enchaînement des ôtres les uns avec les autres par des nuances et des transitions insensibles ; quand toutes les choses nous paraissent soumises à une gradation et à une dégra- dation continuelles, à un mouvement ascendant et descen- dant, quand nous voyons un ôlre quelconque s'engrener avec les ôtres inférieurs a lui par quelques-uns de ses attributs, et avec les ôtres placés au-dessus de lui dans l'échelle, par d'autres attributs plus élevés, comment pouvons-nous ad- mettre que ce grand être collectif, ce grand organisme sé- riaire qui s'appelle l'Humanité, communiquant par quelques- unes de ses molécules d'un caractère inférieur avec les rè- gnes de la nature, ne soit pas en môme temps doué de certaines facultés supérieures par lesquelles il s'engrène et se lie avec une série trascendante, avec, la série divine, avec Dieu ? •