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388         DE I.'ÉTAT ACTUEL DE LA PHILOSOPHIE

su éviter la sécheresse, la froideur; il a été impunément éru-
dit; il ne pouvait être impunément hégélien. Son influence
a été grande à Tiibingue ; elle a été heureuse si nous consi-
dérons le mouvement philosophique auquel elle a donné nais-
sance; elle aurait été plus heureuse encore, plus bienfaisante
par les derniers résultats, si Baur avait pris une position plus
indépendante vis-à-vis d'une erreur brillante.



                               II.


   On nous pardonnera, sans doute, d'avoir jeté quelques
coups d'œil furtifs sur des questions qui, sans être spéciale-
ment philosophiques, rentrent dans le domaine d'une science
intimement unie a la philosophie surtout dans les pays d'outre-
Rhin. Il était impossible dans le cas particulier qui nous
occupe de ne pas empiéter sur le terrain de la théologie. En
esquissant les tendances moilié dogmatiques moitié spécula-
tives de Baur, nous avons du reste caractérisé jusqu'à un
certain point l'école théologico-philosophique qu'il a fondée.
Celte école fait de nos jours du bruit à Tiibingue. Il ne sera
donc pas sans intérêt de pouvoir, d'après ce que nous venons
de dire, l'apprécier du point de vue de la critique sacrée.
   Les représentants de cette tendance, qui en philosophie a
pris vis-à-vis de Baur une position semblable à celle que les
hégéliens de la gauche occupent vis-à-vis de Hegel, sont quel-
ques jeunes professeurs, vifs, studieux, aux convictions e n -
tières, défenseurs chaleureux du système qu'ils ont embrassé !
Ce n'est pas seulement sur le terrain de l'histoire qu'ils le dé-
fendent; ils l'enseignent et le prônent d'une façon plus ex-
plicite. Trop souvent la passion vient se mêler dans leurs dé-
bats; trop souvent une mordante ironie y tient lieu d'arguments