Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
              01. !. I I . L U L I K A T K »   IA l'OtUlAl'UIQUIi.   149

«l'embiyon, el elle vient de s'y développer d'une manière
pyramidale, qui montre la puissante auxiliaire que pourront
avoir en elle la réclame et le puff, ces deux attrayantes si-
rènes que la presse offre chaque jour à nos yeux fascinés.
Voici le fait :
     « Monsieur Domenico Mienzi, d'Orléans, vient de composer
des lablelles de bouillon de bœuf concentré, au moyen d'un
procédé nouveau, et il fait un appel philanthropique, comme
de coutume, aux estomacs délabrés, aux gastrites, aux di-
gestions lentes, aux malades amaigris et languissants, afin
qu'ils jouissent de l'efficacité de son remède, moyennant dix
francs la boîte, et demandes franches par la poste.
     Jusques-là, rien que de tout a fait simple. »
     A la suite de ce prospectus, approuvé par quelques doc-
teurs d'Orléans, intéressés à l'entreprise, Monsieur Domenico
Mienzi présente aux regards un énorme bœuf de Pâques, très
bien dessiné, afin de rendre palpable aux pratiques, l'excel-
lente qualité de viande dont il extrait son bouillon ; puis
vient l'empreinte de son cachet sur une boîte, où se voyent
aussi son nom se perdant dans le labyrinthe gracieux d'un
paragraphe flamboyant et hardi, jusques-là encore, rien que
de très vulgaire. Voici le progrès : après un récit animé et
pittoresque des mille et une propriétés curalives des tablettes,
voilà que paraît lout-à-coup le portrait en pied du nommé
Robert Falcone, dgé de 37 ans, et natif de Quiberon.
     Cet homme cadavre n'a absolument que les os; dans le
creux de ses joues on pourrait cacher un Å“uf de pigeon, ses
yeux paraissent briller au milieu de ses cervelles, ses jambes
surtout ! ses jambes semblent tirées à la filière, on les prendrait
 pour deux brins de paille que le moindre souffle va disperser ;
 -,011 corps Hotte dans son habit, el chacun serait tenté dejelter
de la terre sur ce squelette effrayant, qui semble être dans
 un tombeau, et qui, par le fait, n'est que dans le texte du




                                               m