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DU BUGKY. 211 le mit en si grande considération, que le pape le nomma à l'évôché de Pavie. La faible santé de l'austère cénobite et la turbulence des Lombards ne lui permirent pas de déférer au choix du souverain pontife. Quelques années après, il fut placé sur le siège épiscopal de Belley, devenu vacant par la retraite deNanlelle. Saint Anthelme. A l'âge de vingt-cinq ans, il était dans le clergé séculier, destiné par sa naissance aux dignités ecclé- siastiques. Dans une visite à Portes, il fut si impressionné de la sainteté de cette communauté, qu'il rejetta toutes les fa- veurs de la fortune pour y entrer. Sans perdre l'aménité de son caractère et la vivacité de son esprit, il se lit bientôt remarquer parmi les Chartreux les plus austères. Quelque temps après sa profession, une avalanche ayant détruit la grande Chartreuse, il reçut la mission de relever de ses ruines la maison de saint Bruno. Cette restauration accomplie, il fut proclamé, dans un Chapitre de l'ordre, pre- mier prieur général. En 1152, tournant ses regards vers ses chères montagnes du Bugey, il déposa ses hautes fonctions pour rentrer dans le désert de Portes. Là vivait toujours le vénérable fondateur, chargé d'années, heureux de revoir Anthelme et de remettre dans ses mains plus actives le gou- vernement de la Chartreuse. L'élection d'Anthelme fut aussi un bonheur pour la con- trée, affligée d'une grande famine qui sévissait en 1153. 11 épuisa ses ressources pour nourrir les populations voisines de la Chartreuse. Il eut encore, étant prieur, l'occasion d'exercer une honorable hospitalité. Frédéric Barberousse ayant conféré à Héraclius, archevê- que de Lyon, les droits de souveraineté, Guy, comte du Fo- rez, qui prenait le titre de comte du Lyonnais, pensant que cette attribution était préjudiciable à ses prétentions, entra par surprise dans cette ville et la livra au pillage. Le prélat