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          DANS LES UNIVERSITÉS DÉ L'ALLEMAGNE.                51

beau travail de Weisse sur Vhistoire évangélique traitée du
point de vue critique et philosophique, comme une des meil-
leures réponses qui aient été faites aux savantes négations
formulées à cet égard par un champion distingué et spirituel
de la théologie panthéiste. Le domaine du mythe et celui
d'une tradition erronnée, se sont vus restreints; la vérité
historique des principaux faits racontés par les Evangiles a été
heureusement établie; la personne de Jésus, sans devenir le
symbole de la divinité de l'espèce humaine, a été reconnue être
l'idéal de l'humanité ; et rattachement au Sauveur a été pro-
clamé avec raison le centre et le pivot de la piété chrétienne.
    La publication la plus récente de Weisse est une série de
lettres destinées à hâter la solution du problème philoso-
phique de notre époque. Celte correspondance scientifique
avec Fichte le jeune ne donne pas seulement une esquisse de
tout le développement philosophique de Schelling; elle entre-
prend encore de le justifier sur presque tous les points, quoi-
que l'auteur déclare, après mûre réflexion, ne pas pouvoir
être absolument content de la voie dans laquelle marche
aujourd'hui ce penseur. Elle caractérise très bien son auteur,
en particulier la position qu'il entend prendre vis-à-vis du
jeune professeur, auquel ces lettres sont adressées comme un
témoignage de sympathie; elle est admirablement propre à
donner une idée des qualités et des défauts du penseur de
Leipzig, à faire connaître son bon et son mauvais côté. Aver-
 sion pour le panthéisme, fluctuation entre Schelling et Hegel,
 velléités d'orthodoxie, hypothèses théologiques et gnostiques,
 contradictions, obscurités, lumières vives et passagères, tous
 les caractères qui distinguent Weisse s'y relrouvent. Si cet
 auteur, dont l'activité littéraire est grande, et qui aujourd'hui
 prend une part très notable à la publication de la Revue de
 Fichte le jeune, pouvait acquérir la clarté qui lui manque, et
 soustraire sa pensée à l'empire de l'imagination, il vaincrait